Haine sur les réseaux, burnout, dépression, solitude… Caroline Garcia pousse un cri d’alarme au sujet du monde du tennis
Malgré plusieurs jours de repos après les Jeux Olympiques, la Française Caroline Garcia semble à bout. La reprise des tournois dans le monde entier semble l’éreinter, ses performances s’en ressentent. Elle pousse un coup de gueule sur ses réseaux sociaux.
Mercredi, sur X, la joueuse a tenu à poster un message clair, net et précis sur sa situation. Histoire d’éviter que l’on parle à sa place.
En relayant ici plusieurs messages haineux de la part de décérébrés planqués derrière des pseudonymes, Caroline Garcia, 30e mondiale, pousse un cri d’alarme.
« Voici quelques-uns des messages que j’ai reçus dernièrement après avoir perdu quelques matchs. Juste quelques-uns. Il y en a des centaines. Et maintenant, à 30 ans, même si ça fait encore mal, parce qu’au bout du compte, je suis juste une fille normale qui travaille très dur et fait de son mieux, j’ai des outils et j’ai fait des efforts pour me protéger de cette haine. Mais malgré tout, ce n’est pas acceptable. »
Elle poursuit : « Cela m’inquiète vraiment quand je pense aux jeunes joueurs qui arrivent et qui doivent subir ça. Des gens qui ne sont pas encore pleinement développés en tant qu’êtres humains et qui pourraient être vraiment affectés par cette haine. Vous pouvez peut-être penser que cela ne nous fait pas de mal. Mais c’est le cas. Nous sommes des êtres humains. Et parfois, lorsque nous recevons ce genre de messages, nous sommes déjà émotionnellement détruits après une défaite difficile. Et ils peuvent être dommageables. Beaucoup avant moi ont soulevé le sujet. Et pourtant, aucun progrès n’a été réalisé. »
Les joueurs semblent esseulés, pas aidés par les instances, ni par les autorités. Aucune modération réelle n’est réalisée sur les réseaux sociaux, les comptes nauséabonds fleurissent et prospèrent dans l’anonymat et la haine.
« Les réseaux sociaux ne l’empêchent pas, même si l’IA est très avancée. Les tournois et le sport continuent de s’associer à des sociétés de paris, qui continuent d’attirer de nouvelles personnes vers des paris malsains. L’époque où les marques de cigarettes sponsorisaient des événements sportifs est révolue depuis longtemps. Pourtant, nous faisons la promotion de sociétés de paris, qui détruisent activement la vie de certaines personnes. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas qu’elles devraient être interdites, car les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent avec leur argent. Mais peut-être ne devrions-nous pas les promouvoir. »
Le monde du tennis est en effet infesté par les paris illégaux et par les mauvais côtés de ces jeux. Mais Caroline Garcia aurait pu surtout citer les fast-foods ou les marques de boissons sucrées, véritable fléau mondial, encore plus meurtrières que les paris sportifs. Mais actuellement très visibles, les paris sportifs chamboulent le cerveau des personnes sujettes aux addictions. Rien n’est bon dans l’excès, les paris sportifs en font partie, comme tout.
« Pourquoi sommes-nous libres de faire ce que nous voulons en ligne ? Ne devrions-nous pas reconsidérer l’anonymat en ligne ? Je sais que ceux qui écrivent ces terribles messages ne changeront pas à cause de cela. Mais peut-être que la prochaine fois que vous verrez un message d’un athlète, d’un chanteur ou de toute autre personne qui a échoué ou perdu, vous vous souviendrez qu’il s’agit aussi d’un être humain qui fait de son mieux dans la vie. Soyez gentil. Donnez de l’amour. Profitez de la vie. »