Lundi 10 février, l’artiste et militant Ai Weiwei a été interdit d’entrée en Suisse à son arrivée à l’aéroport de Zurich. D’après la police cantonale, il ne disposait pas des documents requis pour pénétrer dans l’espace Schengen. Bloqué en zone de transit, il a été renvoyé vers Londres le lendemain matin.
Une nuit sur un banc, racontée sur Instagram
Sur Instagram, Ai Weiwei a partagé son expérience en temps réel. « Je dors sur un banc avec une couverture ce soir, en attendant d’être expulsé demain matin à 6 h 50 », a-t-il écrit lundi soir. Il a également publié des photos et vidéos de son attente à l’aéroport, où l’on aperçoit notamment les documents justifiant son refoulement.
Mardi matin, une nouvelle vidéo le montrait traversant un terminal vide avant son départ. Il affirme qu’un agent suisse lui aurait déclaré : « C’est la Suisse ici, pas le Portugal. » Une allusion à sa résidence au Portugal depuis 2019, où il vit avec son fils.
Un problème administratif selon les autorités
Contactée par l’AFP, la police zurichoise a confirmé que l’artiste ne répondait pas aux conditions d’entrée : « M. Weiwei, en tant que ressortissant chinois, ne possédait pas les documents de voyage nécessaires. » L’artiste a donc dû rester dans la zone de transit avant son vol de retour. La police souligne cependant qu’il « n’a jamais été arrêté et a pu circuler librement. »
L’espace Schengen impose aux citoyens chinois de disposer d’un visa valide, même s’ils résident en Europe. L’absence d’un tel document serait à l’origine de son expulsion.
Une décision aux implications politiques ?
Si les autorités suisses invoquent un motif purement administratif, ce refus d’entrée suscite des interrogations. Ai Weiwei, critique notoire du régime chinois, est une figure emblématique de la dissidence. Emprisonné en 2011 après avoir dénoncé la corruption et les atteintes aux droits humains en Chine, il a quitté son pays en 2015, s’installant d’abord en Allemagne avant de rejoindre le Portugal.
L’artiste s’était déjà rendu en Suisse à plusieurs reprises, notamment en 2023, pour des expositions et événements culturels. Ce nouvel épisode soulève des questions sur un éventuel durcissement des restrictions à son encontre.