Violences sexuelles : 120 nouvelles victimes accusent P. Diddy, dont 25 mineures
Le rappeur et producteur américain P. Diddy, arrêté il y a deux semaines, fait face à de nouvelles accusations de violences sexuelles. Lors d’une conférence de presse tenue le 1er octobre à Houston, l’avocat Tony Buzbee a annoncé que 120 nouvelles victimes, dont 25 étaient mineures au moment des faits, ont porté plainte contre l’artiste pour agressions sexuelles. « Dans 90 % des cas, ces individus ont été drogués », a déclaré l’avocat, soulignant que la majorité des témoignages concernent des faits survenus au cours des trois dernières décennies.
Ces révélations font suite à une première plainte déposée par l’ex-compagne de P. Diddy, la chanteuse Cassie, en novembre 2023, avant d’être retirée. Depuis, le nombre de victimes présumées n’a cessé d’augmenter, brisant un mur de silence longtemps maintenu autour de la star du hip-hop. Selon les témoignages, l’artiste se serait servi de son pouvoir et de son empire musical pour agresser sexuellement ses victimes, souvent sous l’emprise d’alcool et de drogues, lors de soirées privées.
Accusations de soumission chimique et d’abus de pouvoir
Les victimes, soutenues par les avocats Tony Buzbee et Andrew Van Arsdale, ont décrit un mode opératoire similaire : lors de soirées organisées par P. Diddy, celles et ceux qui refusaient de consommer les boissons proposées étaient immédiatement expulsés. Un garçon de neuf ans aurait même été abusé sexuellement par le rappeur et plusieurs autres membres de son équipe, après avoir auditionné pour son label, Bad Boy Records, en échange de la promesse d’un contrat musical.
Selon l’avocat Tony Buzbee, plus de 3 285 personnes ont contacté une ligne d’écoute mise en place après l’arrestation de P. Diddy, se déclarant victimes ou témoins d’agressions perpétrées par le rappeur. « Le mur du silence a été brisé et les victimes se manifestent », a-t-il affirmé.
Un empire musical au service de crimes sexuels
Le procureur fédéral Damian Williams a détaillé les charges retenues contre l’artiste, évoquant un système d’exploitation sexuelle orchestré au sein de l’entreprise de P. Diddy. Les accusations incluent le trafic à des fins d’exploitation sexuelle, le travail forcé et l’obstruction à la justice. Le rappeur, actuellement en détention provisoire à New York, nie en bloc toutes ces accusations.
Le procès pourrait bien devenir l’un des plus retentissants de l’histoire de l’industrie musicale américaine, soulevant des questions sur l’omerta autour des violences sexuelles dans ce milieu. Les avocats des victimes appellent désormais d’autres témoins et victimes à se manifester, espérant ainsi briser définitivement le silence autour des abus perpétrés par des personnalités de premier plan.
Alice Leroy