Moscou et Pyongyang affichent leur unité, en soutien à la « victoire » de la Russie en Ukraine

Entrevue 1

Ce vendredi 1er novembre 2024, la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son Hui, a exprimé à Moscou le soutien indéfectible de la Corée du Nord à la Russie, affirmant que son pays serait aux côtés de la Russie jusqu’à sa « victoire » en Ukraine. Cette déclaration a été faite alors que l’Occident s’inquiète du déploiement de milliers de soldats nord-coréens près du front ukrainien.

Lors d’une rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, Choe Son Hui a déclaré : « Il n’y a pas de doute que l’armée et le peuple russes remporteront une grande victoire en Ukraine. » Lavrov, de son côté, a salué les « contacts très étroits » entre les militaires et les services de sécurité des deux nations.

Ce rapprochement entre Moscou et Pyongyang s’est intensifié depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Les deux pays, qui perçoivent les États-Unis comme un ennemi commun, ont même conclu un accord de défense mutuelle lors de la visite de Vladimir Poutine à Pyongyang en juin dernier. La Corée du Nord est soupçonnée de fournir à la Russie des munitions, des obus et, désormais, des troupes pour soutenir l’effort militaire en Ukraine.

Les services de renseignement américains estiment qu’environ 10 000 soldats nord-coréens ont récemment pénétré en Russie, dont jusqu’à 8 000 seraient déjà déployés dans la région de Koursk, un secteur stratégique où l’armée ukrainienne a perdu du terrain depuis août. Selon Antony Blinken, secrétaire d’État américain, ces soldats nord-coréens ont été équipés d’uniformes russes et formés aux opérations militaires, notamment en artillerie et en opérations d’infanterie.

Cette situation pourrait aggraver la crise en Ukraine, où les forces ukrainiennes, déjà en difficulté face à l’avancée russe, peinent à obtenir un soutien militaire suffisant de l’Occident. En effet, la prudence des États-Unis et des Européens concernant l’utilisation de missiles fournis à l’Ukraine pour frapper des cibles en territoire russe contribue à freiner les capacités de riposte de Kyiv.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé sa frustration face à la réaction « zéro » des Occidentaux à la montée des tensions, notamment avec le déploiement des soldats nord-coréens. Dans ce contexte, la Corée du Sud, traditionnellement opposée à l’envoi d’armements dans des conflits actifs, envisage d’examiner la possibilité d’assistance militaire à l’Ukraine.

Par ailleurs, la rencontre entre Lavrov et Choe Son Hui s’est produite à l’approche de l’élection présidentielle américaine, alors que la Corée du Nord a intensifié ses provocations, notamment avec le tir récent d’un missile intercontinental. Cette dynamique illustre non seulement la solidarité entre la Russie et la Corée du Nord, mais aussi les implications géopolitiques plus larges d’un conflit qui dépasse les frontières de l’Ukraine.

Face à cette alliance croissante, la Chine a pris ses distances, soulignant que les relations entre la Corée du Nord et la Russie relèvent de leur souveraineté respective. Cette position pourrait refléter une volonté de Pékin de maintenir un équilibre délicat dans la région face aux tensions militaires croissantes.

Dans l’ensemble, le soutien de la Corée du Nord à la Russie marque une étape importante dans l’évolution des relations militaires et stratégiques entre ces deux pays, exacerbant ainsi les défis auxquels l’Ukraine et ses alliés sont confrontés.

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