Le signe des loups gris en plein match de l’Euro, l’UEFA va-t-elle sanctionner ?

03 juillet, 2024 / Entrevue

« Non au racisme ». C’est le slogan prôné par la plus haute instance européenne de football depuis des années. Mardi soir, lors du dernier huitième de finale de l’Euro 2024, le défenseur turc Demiral a célébré son but par le signe des loups gris, un mouvement terroriste interdit en France.

Le majeur et l’annulaire touchent le pouce, l’index et le petit doigt pointent vers le haut comme des oreilles de loup. Le signe des loups gris, ou mouvement Ülkücü, un groupe nationaliste qui appelle à la violence et à la haine. Notamment envers les populations kurdes et arméniennes. Un geste qui n’a rien à faire sur un terrain de football. Encore moins lors d’un huitième de finale de l’Euro.

Merih Demiral a gâché la fête turque, une splendide victoire face à l’Autriche (2-1) au terme d’un match passionnant.

L’UEFA doit rapidement prendre des sanctions contre le joueur, alors que le fléau de l’extrême droite prend de l’ampleur un peu partout. Les loups gris sont un groupe considéré comme raciste et d’extrême droite. Tout ce dont ne veut pas l’instance européenne du football. Les loups gris ont même pour ambition de créer un empire qui regrouperait « tous les peuples turcs ».

Sur les réseaux sociaux, le joueur subit les foudres de bon nombre de compatriotes et autres supporters de football du monde entier.

En France, l’organisation est interdite depuis 2020, suite à des faits de violence, d’appel au meurtre, de racisme et de xénophobie. En Autriche, il est interdit de faire ce signe également. Mais il est bien autorisé en Allemagne. Tout du moins, rien ne l’interdit. Pas de délit pour Merih Demiral. L’UEFA condamne pourtant régulièrement les provocations politiques lors des matchs de football, des gestes aussi inappropriés que dangereux, attisant la haine entre les peuples. Tout le contraire du football.

Sur X, le défenseur turc a publié la photo de sa célébration. En conférence de presse, il se défend moins bien que sur le terrain : « La façon dont j’ai célébré a quelque chose à voir avec mon identité turque. » Comprenez, identité nationaliste et violente ?

« J’ai vu des gens dans le stade qui ont aussi fait ce geste. » Il a dû déjà voir aussi des doigts d’honneur dans les stades sans pour autant en faire une célébration… « Nous sommes tous turcs, je suis très fier d’être turc, et c’est le sens de ce geste. » Malheureusement, non, ce n’est pas le sens de ce geste.

En attendant une logique suspension de la part de l’UEFA, la Turquie jouera samedi en quart de finale contre les Pays-Bas à 21 heures.