Le Nouveau Front populaire (NFP) a désigné André Chassaigne, député communiste, comme candidat pour la présidence de l’Assemblée nationale. Cette décision a été prise ce mercredi 17 juillet, après presque trois jours de discussions infructueuses sur le choix d’un Premier ministre. Les socialistes, insoumis, communistes et écologistes ont trouvé un consensus sur la candidature de Chassaigne, visant à conquérir le perchoir de la Chambre basse lors de l’élection prévue le jeudi 18 juillet.
Une candidature de consensus
Agé de 74 ans, André Chassaigne, tout juste réélu président de son groupe parlementaire, a été préféré à d’autres figures de la gauche, notamment le socialiste Boris Vallaud, l’écologiste Cyrielle Chatelain et les insoumis Mathilde Panot et Eric Coquerel. Député depuis 2002, Chassaigne est une personnalité respectée de l’Assemblée nationale, reconnue pour sa connaissance de l’institution, son expérience et sa capacité à favoriser le dialogue.
Chassaigne affrontera plusieurs candidats pour la présidence de l’Assemblée nationale, dont la macroniste sortante Yaël Braun-Pivet, le centriste Charles de Courson du groupe indépendant Liot, la LR Annie Genevard et Sébastien Chenu du RN.
Les défis internes et externes
La question du perchoir, d’abord secondaire, est devenue centrale après l’échec des négociations sur le choix d’un Premier ministre. Les insoumis ont remis cette question sur la table, exigeant une candidature unique pour la présidence de l’Assemblée avant de poursuivre les discussions pour Matignon. Cette stratégie a permis de réunir les partenaires de la coalition, malgré des tensions initiales.
Lors des réunions, les députés Arthur Delaporte (PS) et Bastien Lachaud (LFI) ont comparé les projections de voix pour les différents candidats. Un accord de principe a rapidement été trouvé pour des candidatures communes du NFP aux postes clés de l’Assemblée nationale. La coalition a également décidé de mettre en place un barrage républicain pour empêcher le Rassemblement national d’accéder à des positions de pouvoir au sein de l’Assemblée.
Les enjeux de l’élection
Malgré cette candidature unique, le NFP reconnaît que la victoire n’est pas garantie. Avec 193 députés, la coalition espère qu’aucun accord tacite entre la macronie, la droite et l’extrême droite ne permettra de réélire Yaël Braun-Pivet. Le caractère clivant de la sortante pourrait, selon eux, inciter certains membres de son propre groupe à ne pas lui accorder leur voix lors du vote à bulletin secret.
L’enjeu est crucial pour la gauche. Une défaite enterrerait probablement leurs chances d’accéder au pouvoir, tandis qu’une victoire marquerait un tournant politique majeur. Un membre de la direction socialiste résumait ainsi la situation : « Si Braun-Pivet ou un macroniste gagne, la macronie aura trouvé une majorité. Si le NFP gagne, ce sera à nous de gouverner. »