Jean-Christophe Cambadélis, ex-chef du Parti socialiste et ancien député de Paris, a été condamné ce mercredi par le tribunal correctionnel de Paris à une peine de huit mois de prison avec sursis. Il a également écopé d’une amende de 60 000 euros, dont la moitié avec sursis, ainsi que d’une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. Cette condamnation fait suite à des accusations de détournement de fonds publics, où Cambadélis a été reconnu coupable d’avoir utilisé 114 057 euros de son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) à des fins personnelles, une somme censée couvrir les dépenses professionnelles des députés.
Le tribunal a estimé que Cambadélis avait « sciemment » transgressé la loi en utilisant ces fonds pour régler son loyer, ses factures d’énergie, ses impôts, ainsi que pour financer des voyages personnels, notamment un séjour à Prague avec sa famille. Il aurait également utilisé une partie de cette somme pour payer sa cotisation au Parti socialiste, ainsi que pour financer partiellement sa campagne électorale de 2017, en violation des règles en vigueur depuis 2015 à l’Assemblée nationale.
Les dépenses de Cambadélis avaient déjà été mises en lumière en 2018 par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), dans le cadre d’une enquête plus large sur l’utilisation des fonds publics par plusieurs parlementaires. En 2022, Cambadélis avait tenté de régler l’affaire par une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), acceptant alors une peine de six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité. Cependant, la justice avait jugé cette sanction trop clémente, renvoyant ainsi l’affaire devant le tribunal correctionnel.
Jean-Christophe Cambadélis, qui a servi comme député de 1988 à 1993, puis de 1997 à 2017, a exprimé son intention de faire appel, estimant ne pas avoir bénéficié d’un procès équitable. Depuis 2022, il rembourse mensuellement une partie des sommes dues à l’Assemblée nationale, et ce jusqu’en février 2026.
Cette condamnation marque une nouvelle étape dans la carrière politique de Cambadélis, qui, bien qu’il se soit retiré de la scène publique, reste une figure influente, connue pour sa maîtrise des rouages politiques et ses manœuvres en coulisses. Cependant, pour le tribunal, les actes de Cambadélis, en tant qu’élu de la République, portent atteinte à « la démocratie républicaine » en sapant la confiance des citoyens dans leurs représentants.