Alors que le régime de Bachar al-Assad est tombé en Syrie le 8 décembre dernier, et que le dictateur a trouvé refuge en Russie, les anciens alliés du tyran semblent aux aussi vouloir se faire discret et fuir dans d’autres pays. D’après plusieurs médias libanais, tels que nidaalwatan.com, vdlnews.com, lebanonon.com ou encore Mtv.com.lb, les hommes du régime de Bachar al-Assad se cachent au Liban, dont Ammar Abd Rabbo, ex-photographe personnel du président syrien.
Indignés que le « pays du Cèdre » accueille des proches du dictateur syrien, la majorité des médias libanais sortent du silence et s’insurgent. Ils demandant une enquête contre Ammar Abd Rabbo et son frère Wadah Abd Rabbo, qui jouissaient jusque-là de l’appui français et des médias libanais, qui craignaient encore il y a peu le régime syrien. Mais maintenant que le Liban s’émancipe, beaucoup de journalistes et médias libanais refusent de continuer à se taire.
Nidaalwatan et MTV Al Lubnaniya se demandent ainsi quand le pouvoir judiciaire du Liban prendra enfin la mesure de la gravité des faits, à savoir permettre aux anciens sbires, proches ou partisans du régime de Bachar al-Assad d’entrer sur le territoire libanais et leur offrir un refuge.
De son côté, VdlNews écrit que le Liban, qui a longtemps souffert des pratiques et de l’influence du régime d’Assad, ne peut accepter de devenir un refuge pour des figures ayant soutenu ce régime. Parmi les personnalités citées, figurent Ammar Abd Rabbo, photographe privé de Bachar al-Assad et de sa famille, ainsi que son frère Wadah Abd Rabbo, un personnage influent. Résidents de Qasr al-Sham et de Dah Abd Rabbo, ces derniers ont exploité leur proximité avec le pouvoir syrien pour nuire à plusieurs personnalités libanaises. Grâce à leur influence, ils ont également réussi à se rapprocher de figures libanaises cherchant à tirer parti de leur lien avec la famille Assad.
Pour sa part, LebanonOn déplore qu’avec la libération de la Syrie, les symboles du régime déchu ne sont plus les bienvenus sur le territoire syrien, mais qu’au Liban, certains proches du régime cherchent à se dissimuler, malgré les appels à leur expulsion ou à leur remise aux autorités internationales afin qu’ils soient tenus responsables de leurs actes, citant à son tour Ammar Abd Rabbo, ancien photographe personnel de Bachar al-Assad, qui se cacherait avec sa famille au Liban.
Enfin, addiyar.com, autre organisme de presse libanais qui déplore le fait que les frères Abd Rabbo aient trouvé refuge au Liban, rappelle que les médias français se sont eux aussi intéressés aux relations de ces derniers avec Bachar al-Assad, soulignant leurs liens étroits avec le pouvoir syrien et leurs tentatives de trouver refuge à l’abri des répercussions de l’effondrement du régime.
Si selon plusieurs rapports, Ammar Abd Rabbo aurait publiquement affirmé son opposition au régime dès le début de la révolution syrienne, Addiyar indique que les médias français ont exprimé des doutes quant à cette déclaration, lui et son frère continuant d’agir comme un « bouclier protecteur » pour les intérêts du régime syrien.
Pour rappel, Ammar Abd Rabbo, décoré Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par la France, est désormais au centre d’une vive controverse dans les milieux politiques et des droits de l’homme. Le média libanais rappelle que le président Emmanuel Macron est soumis à une pression croissante pour révoquer cette distinction honorifique et pour examiner de plus près le rôle présumé du photographe dans les violations commises contre des civils en Syrie et au Liban.
Par ailleurs, Addiyar revient sur les activités de Wadah Abd Rabbo au Liban, où il aurait cherché à tisser un réseau d’influence auprès de responsables locaux afin de s’assurer une base solide en cas d’effondrement total du régime syrien. Toutefois, selon le média, ces démarches rencontrent une opposition farouche de la part de figures libanaises et internationales, qui perçoivent ces efforts comme une tentative de maintenir les pratiques du régime syrien ayant engendré d’importantes crises dans la région.
Addiyar poursuit en écrivant que des organisations de défense des droits de l’homme confirment que des procédures judiciaires sont en préparation contre les frères Abd Rabbo, tant au Liban qu’à l’international, avec le soutien actif de militants français. Elles préviennent également qu’un manque de réaction de la part des autorités françaises pourrait entraîner une escalade diplomatique et des tensions liées aux droits de l’homme.
Addiyar conclut en avertissant que face à ces développements, de nombreux observateurs exhortent la France à adopter une position claire et ferme sur cette affaire, rappelant l’engagement de Paris en faveur des valeurs de justice et des droits humains.
Enfin, d’autres médias internationaux tels que opinionmondiale.com ou le-tribunal-be dénoncent eux aussi les liens d’Ammar Abd Rabbo avec le régime de Bachar al-Assad. Plus que jamais, l’étau semble se resserrer pour le photographe et son frères…