Ce lundi soir, Laurent Wauquiez, chef de file des députés Les Républicains (LR), a déclaré devant son groupe que le soutien de son parti au gouvernement de François Bayrou ne serait pas inconditionnel. Il a précisé que cette position pourrait être remise en cause en fonction du cap politique du gouvernement, affirmant que « nous ne nous interdisons pas de retirer notre soutien. » Le groupe LR, composé de 39 membres à l’Assemblée nationale, sera particulièrement vigilant et exigeant quant à la direction politique prise par l’exécutif.
« Nous ferons le point régulièrement pour juger si le cap de redressement du pays est clair », a ajouté Laurent Wauquiez, soulignant que les votes des députés LR seraient décidés « texte par texte ». Le leader des Républicains a insisté sur le fait que leur soutien ne pourrait être qu’ »exigeant », mettant en lumière la position de responsabilité qu’occuperait son groupe, sans toutefois recourir à des actions radicales comme la censure, à l’image du Rassemblement national.
Concernant la composition du gouvernement de François Bayrou, Wauquiez a exprimé des réserves sur la présence de personnalités issues de la gauche, qu’il a qualifiée de « non avancée » pour le pays. Il a aussi noté que les « équilibres sont étonnants et peu respectueux de notre poids au Parlement. » En effet, le nombre de ministres LR a été réduit à sept, contre douze dans l’équipe précédente dirigée par Michel Barnier, ce qui, selon lui, ne respecte pas l’engagement pris par François Bayrou de maintenir un tiers de ministres issus des Républicains.
Wauquiez a également critiqué la « méthode » utilisée par le gouvernement, qu’il considère comme « pas respectueuse pour les LR », affirmant que l’alignement des ministères ne correspondait pas aux attentes du parti. Cette déclaration intervient après une série de consultations entre les Républicains et le Premier ministre, qui ont eu lieu au cours des dix derniers jours. Laurent Wauquiez avait déjà exprimé son mécontentement la semaine dernière, jugeant que le soutien des LR au gouvernement n’était « pas acquis », en raison d’un « trop de flou » dans les orientations politiques affichées.