Journaliste de Franceinfo suspendu : l’audiovisuel public ouvertement anti-RN ?

14 mars, 2024 / Radouan Kourak

La direction de Franceinfo a décidé ce jeudi de suspendre à titre conservatoire, le journaliste et chroniqueur politique Jean-François Achilli . Son aide supposé à l’écriture de l’auropbiograohie de Jordan Bardella serait à l’origine de cette décision.

« La direction de franceinfo a reçu ce matin Jean-François Achilli suite à l’article publié par Le Monde hier (mercredi) soir », a indiqué la radio à l’AFP. Cette privation d’antenne, effective « à compter de ce jour », doit durer « le temps de clarifier la situation ».

D’après Le Monde, qui cite M. Bardella, avant l’été 2023, le président du Rassemblement national (RN) a démarché « pour un ouvrage commun » M. Achilli, qui interviewe quotidiennement une personnalité politique en fin d’après-midi et coprésente le talk-show d’actualité Les informés. Le journaliste « refuse ».

Selon le quotidien, ce dernier a « néanmoins travaillé dans l’ombre, accouchant Bardella de ses souvenirs, permettant ainsi à un début de texte de voir le jour ».

Le président du Rassemblement National assure toutefois que « seul son entourage proche l’aide à écrire ce livre ».

« Je n’ai pas signé de contrat d’écriture pour le livre de Jordan Bardella. Mais tout ceci relève de ma vie professionnelle personnelle », se défend Jean-François Achilli.

Bien que le principal intéressé nie toute implication dans l’écriture de ce livre biographique, il est courant que des journalistes s’adonnent à ce type de mission sans conséquences derrière.

Cette suspension d’antenne est donc un cas unique aui pourrait faire partir d’une chasse aux sorcières engagé par l’audiovisuel public contre toute personne directement ou indirectement proche du RN et de ses dirigeants.

Pour rappel, le 18 janvier dernier, France 2 diffusait un numéro de Complément d’enquête consacré à Jordan Bardella. Le porte parole du RN, Julien Odoul dénonçait « acharnement » visant « à retarder l’ascension au pouvoir » du Rassemblement national. Certains témoins dans le documentaire étaient même aller jusqu’à parler de montage trompeur.