EXCLU – Valentina : « Mon nouvel album est un tournant. Il est moins enfantin que le premier, j’aborde des thèmes plus de mon âge. »

Valentina, L'amour c'est pour les autres, nouvel album

À seulement 15 ans, la jeune chanteuse rennaise Valentina a déjà un beau parcours. Plus jeune candidate de The Voice Kids en 2017, où elle avait tenté sa chance à seulement 7 ans, elle a ensuite intégré les Kids United Nouvelle Génération avant d’être la première Française à remporter l’Eurovision junior en 2020, avec son tube J’imagine. Aujourd’hui, Valentina revient avec un nouvel album, L’amour, c’est pour les autres, disponible depuis le 14 février. Un opus plus mature qui reflète son évolution. À cette occasion, Valentina s’est confiée à Entrevue et revient sur un destin déjà incroyable. Son parcours, ses fans, le lycée, The Voice, l’Eurovision, son nouvel album… Valentina se confie en toute simplicité !

Jérôme Goulon : Tu sors ton nouvel album studio, L’amour, c’est pour les autres. À quoi s’attendre avec cet album ?
Valentina : Mon nouvel album est un nouveau tournant. Il est moins enfantin que le premier, j’aborde des thèmes plus de mon âge, pour les adolescents, les plus grands. Je parle d’amour, d’acceptation de soi. Je parle aussi de mon public, et ce ne sont pas des thèmes que j’avais abordés dans mon premier album.

Il faut dire que tes fans grandissent avec toi…
C’est exactement ça. Mes fans grandissent avec moi, donc eux aussi ont envie d’écouter des chansons avec des textes pour les jeunes, plus matures.  Et puis, plus je grandis, plus je veux faire des chansons qui me correspondent. Même si mon premier album aura toujours une place spéciale dans mon cœur, c’est plus compliqué de chanter mes premières chansons aujourd’hui. Elles me correspondent un peu moins à l’âge que j’ai. Donc je voulais un album qui racontait la manière dont je grandis, ce que je ressens à mon âge. D’ailleurs, j’ai de bons retours à ce sujet, car beaucoup de jeunes s’identifient aux textes, et c’est vraiment ce que je recherche.

L’album est sorti le jour de la Saint-Valentin. J’imagine que ce n’est pas un hasard ?
C’est voulu, oui et non. Les albums sortent toujours en général le vendredi. Et quand on a vu que ce vendredi tombait le 14 février, avec le titre L’amour, c’est pour les autres, on s’est dit que c’était une sacrée coïncidence, voire même un signe. Donc il fallait le sortir le 14 février !

C’est quoi ton cadeau idéal de Saint-Valentin ?
J’avoue que je n’ai jamais encore fêté la Saint-Valentin, je pense que je suis encore trop jeune. Mais j’observe mes parents se faire des petits dîners où ils achètent des bons gâteaux et des bons fruits de mer. Franchement, plus tard, je veux bien ça aussi ! (Rires)

Pour le titre L’amour, c’est pour les autres, tu t’es impliquée. C’est un thème qui te tenait à cœur ?
Je voulais vraiment plus m’investir sur cet album. J’ai assisté à la création de tous les titres et j’ai pu m’investir un petit peu sur l’écriture, avec mon frère, du titre Comme avant. Après, l’amour n’était pas forcément un thème dont je voulais absolument parler, mais c’est un peu ce qui m’est tombé dessus. On a tous nos premiers chagrins d’amour quand on est au collège ou qu’on rentre au lycée. J’ai eu envie de parler de ce qui se passait dans la vie à ce moment-là, donc je me suis dit : « Parlons de ça ! »

Donc dans les paroles, il y a un peu de vécu ?
Il y a un peu de vécu, c’est vrai. Mais pas toujours ! (Rires)

Tu parles souvent de ton frère dans tes stories. Il te soutient dans ta carrière ?
Mon frère m’a aussi toujours aidé sur tout ce qui est informatique, montage vidéo. Il a toujours fait des petits montages pour moi. Il joue du piano depuis un an, et maintenant, il compose, il écrit. On va pouvoir faire des choses ensemble à l’avenir. C’est rassurant pour moi de l’avoir. Je l’admire vraiment. Il n’a pris aucun cours et il joue du piano.

L’amour, c’est pour les autres : que doit-on en déduire ? L’amour, ce n’est pas pour Valentina ? Ou bien c’est un message pour les filles qui n’ont pas encore trouvé l’amour ?
On peut l’interpréter comme on veut. Je pense qu’on passe tous par là, on pense tous à un moment donné que l’amour, ce n’est pas fait pour nous, que c’est pour les autres. Mais ce n’est pas vrai. On finit par trouver la bonne personne. Donc cette chanson, elle résume un état d’esprit dans lequel plein d’adolescents se retrouvent.

« Ma notoriété ? Je ne réalise pas tellement. C’est sûrement dû au fait que je n’ai jamais arrêté d’aller en cours. Quand je suis au lycée, personne ne me parle de ce que je fais. »

Tu t’es fait connaître très jeune. Aujourd’hui, tu as 15 ans. Comment vis-tu ta notoriété ?
Je crois que je ne réalise pas tellement. C’est sûrement dû au fait que je n’ai jamais arrêté d’aller en cours. Là je suis en seconde. Quand je suis au lycée, personne ne me parle de ce que je fais. Les autres élèves le savent, mais ils n’ont pas forcément envie de m’embêter avec ça. Je les remercie pour ça, parce que du coup, ça me permet de ne pas y penser. C’est un peu deux mondes parallèles, quand je vais à Paris pour faire des interviews, des télés ou des enregistrements, et après je reviens dans ma petite campagne, je vais en cours et je fais mes devoirs. Du coup, je n’ai pas forcément l’impression d’être connue.

Comment ça se passe au lycée ? On sait qu’entre jeunes, il y a de l’admiration, mais aussi de la jalousie parfois…
Autant sur les réseaux sociaux, on ne peut pas échapper aux critiques. Mais au collège et maintenant au lycée, les gens ont toujours été gentils avec moi, surtout que je suis super discrète. Je ne parle jamais de la musique quand je suis au lycée.

Quel genre d’élève tu es ? Je crois savoir que tu as des très bonnes notes…
Je donne tout. C’est très important. La musique, c’est ma passion, mais je me dis que ça peut s’arrêter à n’importe quel moment. Je ne maîtrise pas trop mon destin, donc c’est important de continuer à bien travailler au cas où… Je vais passer le BAC, et je verrai ce que je fais à ce moment-là si je chante encore. Je me laisse deux ans avant de décider de ce que je veux faire…

C’est quoi ton quotidien ? Comment arrives-tu à concilier le lycée et la musique ? 
Je n’ai jamais su m’organiser ! (Rires) La musique prend une place énorme dans ma vie, je ne peux pas m’empêcher de chanter tous les jours. Et par contre, je suis toujours à faire mes devoirs, même quand je suis en déplacement. J’ai toujours mes cahiers avec moi. Entre deux interviews, je révise un petit peu. Je mélange un peu les deux.

Quelle est ta matière préférée, et celle que tu aimes le moins ?
J’adore l’anglais, c’est ma matière préférée. J’aime bien les maths aussi. Les matières que j’aime le moins, c’est le sport et tout ce qui est techno, SNT…

Tu disais que tu étais de nature réservée. Ça a changé avec la musique ?
La musique m’a rendue encore plus discrète ! (Rires ) Je n’aime pas me mettre en avant. J’aime qu’on m’apprécie pour ma personnalité, et pas pour le nombre d’abonnés que j’ai sur les réseaux sociaux et pour ce que je fais.

On sent que les fans sont importants pour toi…
Oui. J’aime beaucoup lire les messages de mes fans, avoir des retours détaillés sur chaque chanson. Ça m’intéresse de savoir ce que ma communauté pense. Les chansons, je les fais pour mes fans, pour que ça leur plaise, pour qu’ils puissent s’identifier. Donc je passe du temps à lire tous les retours qu’ils me font, et ça fait trop plaisir.

On va revenir sur ton parcours. Tu chantes depuis toujours ?
Oui, j’ai commencé à chanter dès que j’ai parlé ! (Rires) Ça ne m’a jamais quittée. Je suis née avec cette passion, surtout que dans ma famille, on aime beaucoup la musique. Et cette passion n’a fait que grandir au fil du temps.

Qui sont tes artistes préférés ?
J’adore Adriana Grande, Sabrina Carpenter, Adèle, Vitaa, Amèle Bent, Louane et Amir. J’écoute un petit peu de tout…

« Si les coachs s’étaient retournés et si j’avais gagné The Voice Kids, je n’aurais peut-être pas remporté l’Eurovision junior. C’était le destin. »

À 7 ans, tu as participé à The Voice Kids. Mais aucun juré ne s’est retourné. C’est le genre de déception qui peut marquer. Quel souvenir tu as de The Voice Kids ?
J’étais toute petite, j’avais 7 ans, donc je n’ai pas beaucoup de souvenirs de ce moment. Je me rappelle que j’étais triste. Mais je n’ai pas lâché, j’ai passé d’autres castings, et je me suis retrouvée dans les Kids United. C’est la preuve qu’il ne faut jamais abandonner et qu’une mauvaise expérience peut amener une bonne derrière.

À l’époque, le jury était composé de Matt Pokora, Jennifer, Patrick Fiori. Tu as eu des contacts avec eux depuis cette année-là ?
Je les ai recroisés sur des émissions. J’ai revu Matt Pokora le soir de ma victoire à l’Eurovision junior, donc c’était un petit clin d’œil. Il était là le soir où ça n’avait pas marché pour moi, et il était là aussi le soir où j’ai remporté l’Eurovision junior. C’était trop bien de le voir. Je n’ai aucune rancœur. C’est trois artistes que j’adore et je les comprends, j’avais 7 ans. Et puis si les coachs s’étaient retournés et si j’avais gagné The Voice Kids, je n’aurais peut-être pas remporté l’Eurovision junior. C’était le destin.

Ce jour-là, tout le monde avait été ému avec un cadeau que tu leur avais fait : un scoubidou. Tu t’en souviens, de ces scoubidous…
Oui, je m’en souviens. J’avais passé du temps à faire des petites cartes, des petits mots et des scoubidous pour les coachs. (Rires)

Et tu fais toujours des scoubidous ?
Non, c’est fini ! (Rires) J’ai eu ma petite période, mais ça n’a pas duré très longtemps.

Tu regardes The Voice aujourd’hui ?
Ça m’arrive. Mais j’aime bien la Star Academy aussi. Je suis plutôt à fond Starac’ ! J’ai été les voir en tournée, j’aime beaucoup. Après, je regarde aussi The Voice, ça me rappelle des souvenirs, mais dès que les coachs ne se retournent pas pour quelqu’un, je ne peux pas regarder, car ça me fait trop de peine.

Et si un jour on te proposait de faire une téléréalité comme la Star Academy, ça te plairait ?
Je suis très réservée, donc je ne sais pas si j’aurais la force. Je pense que je ne me sentirais pas très à l’aise.

Finalement, tu as vite rebondi. Il y a eu The Kids United et l’Eurovision et tu as été la première Française à gagner l’Eurovision junior. C’est le plus grand moment de ta carrière ?
C’est l’un des moments les plus incroyables de ma vie. Ça m’a ouvert plein de portes, ça m’a permis d’enregistrer mon premier album, j’ai voyagé  à l’étranger pour les éditions suivantes de l’Eurovision junior, et je me suis rendu compte que j’avais un petit public en Pologne ou en Arménie par exemple…

Tu t’attendais à cette victoire ?
Je ne pensais pas du tout gagner. Je n’imaginais pas que c’était possible. J’y suis allée comme ça. Et quand j’ai gagné, je ne m’en remettais pas, j’ai mis du temps à réaliser.

La France attend une victoire à l’Eurovision depuis 1977. Faire l’Eurovision, tu y penses ?
Tout le monde me pose cette question. C’est beaucoup de stress et de travail. Je ne sais pas si je me sentirais prête. Je suis encore jeune, j’ai le temps d’y réfléchir…

Tu as ensuite coprésenté l’Eurovision junior. C’était une belle expérience ?
C’est la première fois que je commentais une émission. J’étais un petit peu stressée, mais j’étais avec Stéphane Bern que j’adore et qui m’a mise à l’aise. C’était trop bien. C’était une nouvelle expérience et j’ai bien aimé.

Si aujourd’hui on te proposait un duo, et que tu ne pouvais choisir qu’une seule célébrité. Ce serait qui ?
Dans les stars internationales, je choisirais ma chanteuse préférée depuis toute petite, Ariana Grande. J’admire le fait qu’elle soit forte partout. Elle sait bien chanter, elle sait bien danser, elle compose, elle sait jouer. Elle fait tout ! Elle sait tout faire avec sa voix : elle monte très haut, elle va très bas, donc je l’admire beaucoup.

« Mon rêve ultime, ce serait d’avoir ma petite tournée en solo et de pouvoir retrouver mon public dans les salles. »

J’imagine que la musique te fait gagner un peu d’argent. Tu te fais un peu plaisir ?
En fait, comme je suis une enfant, l’argent est bloqué jusqu’à mes 18 ans. Mais de toute façon, je ne suis pas très dépensière. C’est comme si j’avais 60 ans dans le corps d’une ado. (Rires) Je suis toujours en train de me dire qu’il faut que je fasse attention, que je ne dois pas dépenser trop. Il faut toujours garder un peu d’argent de côté, donc je ne suis pas trop là-dedans. À la rigueur, j’aime bien les vêtements. Donc si j’ai envie de me faire plaisir, je m’achète un beau pull ou un beau top à paillettes. (Rires)

Tu as également fait du doublage, avec Pat Patrouille. C’est une expérience que tu aimeras refaire ?
J’ai adoré faire du doublage. Je ne pensais pas aimer autant. J’étais un peu stressée, car je n’avais jamais eu d’expérience dans le doublage. Mais des personnes étaient là pour m’aider et voir les bonnes intonations. Et j’ai trop aimé le faire. Si on me propose de refaire du doublage, je ne dirai pas non !

Une autre fille avait été éliminée de The Voice avant de faire carrière, c’est Cerise Calixte, qui est devenue la voix de Vaiana. Ça te plairait de doubler pour Disney ?
Le rêve ! Depuis toute petite, j’ai toujours été fan de tous les Disney. J’adore aller à Disneyland. Ce serait vraiment un rêve de doubler une voix d’un personnage Disney.

Qui est ta princesse Disney préférée ?
Quand j’étais petite, j’adorais la belle au bois dormant, mais mes deux princesses préférées aujourd’hui, c’est Raiponce et Vaiana.

Tu as un rêve ultime ou tu penses déjà l’avoir atteint ?
Mon rêve ultime, ce serait d’avoir ma petite tournée en solo et de pouvoir retrouver mon public dans les salles. Ce serait trop cool. Le fait de voir que mes fans connaissent mes chansons et les chantent, c’est génial.

Des fans t’arrêtent souvent dans la rue ?
Ça arrive souvent, oui. Mais ça ne m’a jamais dérangée, car c’est toujours bienveillant. Donc ça fait plaisir.

C’est quoi ta plus grande fierté aujourd’hui ?
Le fait d’avoir concilié la musique et les cours. Ce n’est pas toujours facile, c’est beaucoup de travail. J’aurais pu me dire : « Maintenant que je chante, j’abandonne l’école. » Mais non, je fais les deux.

Tu as 15 ans et tu es connue. Tu as hâte d’avoir ton indépendance ou tu es bien chez tes parents ?
Franchement je suis encore jeune, je n’ai même pas encore 16 ans, donc je n’y pense pas. Je ne me suis jamais posé cette question. Je ne me dis pas qu’à 18 ans, je pars. 

Un conseil à toutes les filles de ton âge, ou plus jeunes, qui veulent se lancer dans la chanson ?
Mon conseil, c’est d’y aller. On n’a qu’une vie. Et si quelque chose doit se passer, ça se passera. C’est le destin. Il faut faire ce qu’on a envie de faire et ne pas se freiner par rapport au regard des autres. C’est évidemment beaucoup plus facile à dire qu’à faire, mais c’est notre vie. Je fais ce que j’ai envie de faire, et ce n’est pas grave si j’ai des critiques. On ne peut pas plaire à tout le monde, donc du moment que ça fait plaisir à certaines personnes, il ne faut pas hésiter à y aller !

Tu sembles très proche de tes fans : un dernier mot pour leur donner envie d’acheter ton album ?
C’est un album dans lequel j’ai mis tout mon cœur, qui me ressemble. Tous les retours que je reçois me font plaisir, donc je vous invite à aller l’écouter et à me dire ce que vous en pensez ! (Rires)

Entrevue 1

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Entré à la rédaction d’Entrevue en 1999 en tant que stagiaire avant d'en devenir le rédacteur en chef en 2014, Jérôme Goulon a dirigé le service reportages et réalisé de grosses enquêtes en caméra cachée et d’infiltration. Passionné de médias, d’actualité et de sport, il a publié de nombreuses interviews exclusives. En parallèle, il apparaît régulièrement depuis 2007 à la télévision sur différentes chaînes ( TF1, France 3, M6, C8, NRJ 12, RMC Story ), notamment sur les plateaux de Jean-Marc Morandini et Cyril Hanouna. Il a également été chroniqueur pour Non Stop people (groupe Canal+) et sur Radio J. 

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