L’ancien patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, a été condamné ce vendredi à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir exploité son réseau afin d’obtenir des informations confidentielles et des privilèges au profit de LVMH et de son PDG, Bernard Arnault. Le tribunal correctionnel de Paris lui a également infligé une amende de 200 000 euros et une interdiction professionnelle de cinq ans. Son avocate a déjà annoncé son intention de faire appel.
Surnommé « le Squale », Bernard Squarcini était poursuivi pour une série de délits allant du trafic d’influence passif au détournement de fonds publics, en passant par la compromission du secret de la défense nationale et la complicité de violation du secret professionnel. Il était notamment accusé d’avoir mobilisé des agents de la DCRI pour servir les intérêts de LVMH, en surveillant des journalistes et en facilitant des procédures administratives pour certaines personnalités.
Le procès avait révélé une ingérence troublante dans plusieurs affaires sensibles, comme la plainte d’Hermès contre Vuitton ou encore le scandale Cahuzac. Parmi ses neuf co-prévenus figuraient des hauts fonctionnaires et des consultants en intelligence économique. Bernard Arnault, qui avait témoigné devant le tribunal, avait nié toute implication et dénoncé une tentative d’instrumentalisation du procès.
Malgré la défense acharnée de ses avocats dénonçant un manque d’impartialité dans l’enquête, le tribunal a retenu la gravité des faits reprochés. Cette condamnation marque une nouvelle affaire où le monde du renseignement et celui des grandes entreprises se retrouvent mêlés dans des pratiques contestées, illustrant les dérives des connexions entre pouvoir et intérêts privés.