Le gouvernement de François Bayrou évite une nouvelle fois la chute. Réunis ce lundi 3 février, les dirigeants du Parti socialiste ont décidé de ne pas voter la motion de censure déposée par La France insoumise en réponse à l’utilisation du 49.3 pour faire adopter le budget 2025. Cette décision, prise à la quasi-unanimité du bureau national du PS, confirme la stratégie de négociation menée avec Matignon ces dernières semaines.
En échange de leur abstention, les socialistes ont obtenu plusieurs concessions, notamment une augmentation du fonds d’urgence pour les Ehpad, porté de 100 à 300 millions d’euros, ainsi qu’un milliard d’euros supplémentaires pour les hôpitaux. Une ligne que défend Olivier Faure, affirmant que son parti « ne fait pas de la politique par posture, mais pour obtenir des avancées concrètes ».
Cette décision ne fait cependant pas l’unanimité à gauche. Insoumis, écologistes et communistes dénoncent un PS qui « sauve le gouvernement et perpétue le macronisme », selon Manuel Bompard. Pour marquer son opposition sur d’autres fronts, le PS prévoit toutefois de déposer une motion de censure symbolique contre François Bayrou sur la question des valeurs républicaines, en réaction à ses propos sur « le sentiment de submersion » migratoire.
Avec ce choix, le Parti socialiste confirme son rôle d’arbitre dans une Assemblée sans majorité claire. Une stratégie qui pourrait, à terme, peser dans les recompositions politiques à venir.