La mairie de Toulouse a opposé une fin de non-recevoir à l’association de défense des animaux PETA, qui demandait l’exclusion du foie gras des événements municipaux. Pour l’adjoint au maire Jean-Jacques Bolzan, ce mets emblématique du Sud-Ouest est un “produit festif, traditionnel et savoureux” qui fait partie intégrante de l’identité régionale.
Un refus catégorique au nom de la tradition
Depuis 2021, PETA interpelle les municipalités françaises pour qu’elles renoncent à servir du foie gras lors de leurs réceptions officielles. Dix-sept grandes villes, dont Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Rennes et Montpellier, ont répondu favorablement à cette requête. Toulouse, en revanche, refuse de suivre le mouvement.
Dans une lettre rendue publique, Jean-Jacques Bolzan a expliqué la position de la municipalité : “Nous refusons de boycotter ce produit”, affirmant que le foie gras est un élément clé du modèle agricole et gastronomique du Sud-Ouest. Il a également souligné que le canard gras fait vivre de nombreux exploitants agricoles et génère des emplois dans toute une filière.
Un débat qui divise
Si l’adjoint au maire reconnaît que certaines “mauvaises pratiques” existent, il insiste sur le fait que de nombreux producteurs privilégient des élevages de qualité et respectueux de l’animal. Il rejette l’idée de céder à une “minorité”, évoquant une tendance sociétale qui, selon lui, ne justifie pas d’abandonner cette spécialité culinaire.
PETA, de son côté, conteste cet argument. Laora Paoli-Pandolfi, chargée des campagnes agroalimentaires pour l’association, rappelle que “74 % des Français estiment que faire souffrir des animaux au nom des traditions locales est injustifié”.
Un symbole fort pour Toulouse
Pour la municipalité, le foie gras reste indissociable des traditions festives et gastronomiques du Sud-Ouest. Contrairement à d’autres villes, Toulouse assume pleinement son attachement à cette spécialité, au risque de raviver un débat qui oppose régulièrement tradition et bien-être animal.