Ce lundi 10 mars s’ouvre au tribunal de Bobigny le procès de trois anciens cadres d’Ubisoft, accusés de harcèlement sexuel et moral dans le cadre d’un management toxique dénoncé depuis 2020. Serge Hascoët, ex-directeur créatif du groupe, Tommy François, ex-vice-président du service éditorial, et Guillaume Patrux, ex-game director, comparaissent pour des faits allant d’insultes sexistes à des humiliations répétées, avec des témoignages évoquant des comportements abusifs au sein du premier éditeur français de jeux vidéo.
Ce scandale, qui a conduit à la démission ou au licenciement des prévenus, a bouleversé Ubisoft, mettant en lumière une culture d’entreprise toxique. Malgré des réformes internes, le syndicat Solidaires Informatique pointe un manque de changement structurel et accuse Yves Guillemot, PDG du groupe, de ne pas avoir agi face à ces dérives. Ubisoft, déjà en crise économique avec des ventes en baisse et des projets reportés, doit désormais faire face à une affaire judiciaire qui pourrait affecter encore davantage son image et son organisation.
Alors que neuf victimes se sont constituées parties civiles, l’affaire a révélé une large omerta dans le secteur du jeu vidéo, où de nombreux employés ont renoncé à témoigner par crainte de représailles. Le procès, prévu pour durer cinq jours, devrait permettre d’examiner en détail les responsabilités individuelles et les manquements de l’entreprise, notamment en matière de gestion des ressources humaines et de protection des employés.