Marine Le Pen a vivement critiqué ce mardi ce qu’elle considère comme une « dérive » consistant à nommer systématiquement des personnalités politiques au Conseil constitutionnel. S’exprimant à l’Assemblée nationale, la cheffe du groupe RN a dénoncé la proposition d’Emmanuel Macron de désigner Richard Ferrand pour présider cette institution. Selon elle, « le Conseil constitutionnel n’est pas une maison de retraite de la vie politique » et devrait être un « cénacle juridique », garant de neutralité.
La députée du Pas-de-Calais a déploré un système où chaque chef de pouvoir nomme un politique de son choix, rappelant que les autres candidats pressentis sont également des figures politiques : Laurence Vichnievsky, proposée par la présidente de l’Assemblée nationale, et Philippe Bas, par le président du Sénat. Le processus de nomination prévoit cependant des auditions parlementaires, mais il serait « très difficile » de bloquer ces nominations, selon LFI, qui partage l’opposition au choix de Richard Ferrand.
Le Conseil constitutionnel devra par ailleurs se prononcer dans les semaines à venir sur des questions qui pourraient affecter Marine Le Pen elle-même. Une décision est attendue sur la possibilité pour un élu frappé d’inéligibilité de se présenter à une élection malgré une procédure en appel. Une sanction de cinq ans d’inéligibilité a été requise contre la leader du RN, de quoi sérieusement compromettre ses ambitions pour 2027.