Le procès de Jean-Pierre Dartevelle, 74 ans, ancien vice-président de la Fédération française de tennis (FFT) et ex-numéro 2 du tennis français, s’ouvre ce mardi 11 février à la cour criminelle départementale du Doubs, à Besançon. L’ex-président de la Ligue de tennis de Franche-Comté est accusé de viol sur une jeune joueuse, avec qui il aurait entretenu une relation entre 2016 et 2018. La plaignante, âgée de 17 ans au début des faits, évoque une emprise psychologique et des actes non consentis, tandis que l’accusé parle d’une relation amoureuse consentie.
Les faits reprochés se seraient déroulés notamment dans le cabinet dentaire de Dartevelle, à Montbéliard, mais aussi dans des hôtels ou sur des aires d’autoroute. Selon les enquêteurs, environ 30 rapports sexuels auraient eu lieu entre 2016 et 2018. La plaignante, aujourd’hui âgée de 25 ans, affirme avoir subi une contrainte morale liée à la différence d’âge – 50 ans les séparaient – et à l’autorité exercée par l’accusé en tant que figure influente dans le milieu du tennis régional et ami de sa famille.
La défense de Jean-Pierre Dartevelle rejette catégoriquement ces accusations. Son avocate, Me Marie-Alix Canu-Bernard, déclare que l’accusé est « meurtri » par la médiatisation de cette affaire et qu’il reste convaincu de la nature consentie de la relation. Pourtant, le dossier judiciaire s’appuie sur des témoignages accablants. La jeune femme a présenté des signes de détresse psychologique, tels qu’une perte de poids importante et des scarifications visibles sur son corps. Six expertises psychiatriques ont conclu à un état dépressif lié à l’arrêt de sa carrière sportive et amplifié par sa relation avec Dartevelle.
La notion de contrainte morale sera un point central du procès. Le parquet a estimé que la différence d’âge, l’état de vulnérabilité de la plaignante et l’autorité exercée par Dartevelle constituaient un cadre suffisant pour qualifier la contrainte psychologique. Selon les experts, l’accusé aurait instauré une emprise en alternant entre des marques d’affection et des pressions psychologiques.
Jean-Pierre Dartevelle encourt jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle si la cour considère qu’il y a eu contrainte morale et viol. Le procès, prévu sur trois jours, verra également la Fédération française de tennis et la Fondation pour l’enfance se porter parties civiles.