Dans une interview accordée au Point, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, revient sur son quotidien de dirigeante, sa gestion du groupe et son approche du pouvoir. À la tête de plus de 9 000 salariés, elle assume pleinement son rôle et sa manière de trancher : « Prendre des décisions, c’est ce que j’aime par-dessus tout. »
Le réveil est matinal, rythmé par la lecture de la presse et un thé, avant de plonger dans les messages reçus dans la nuit. « J’ai des horaires de travail très extensibles, qui peuvent commencer à l’heure de Télématin et finir très tard », confie-t-elle. Hostile aux PowerPoint, elle privilégie des échanges directs et des prises de parole concises.
Son bureau en flex office, où elle partage son espace avec d’autres collaborateurs, reflète sa vision du management. « Mon ordinateur et mon téléphone sont mes seuls indispensables », explique-t-elle. Attachée aux rencontres et aux échanges, elle avoue pourtant ne jamais pouvoir se déconnecter complètement, même en vacances.
Si le travail occupe une place prépondérante, elle place ses enfants au sommet de ses priorités. « Ce sont les seules personnes auxquelles je réponds immédiatement », affirme-t-elle, racontant avoir déjà quitté une réunion pour leur donner une recette de crêpes.
Diriger, c’est aussi savoir douter. Mais une fois la décision prise, elle l’assume pleinement. « Je doute, bien sûr, mais ensuite, je tranche. » Elle se méfie des discours creux et de la procrastination. « Ce qui m’énerve le plus ? Les « Y a qu’à, faut qu’on ». »
Quant à la question du genre dans sa carrière, sa réponse est cinglante : « Le jour où une femme dira que cela l’a aidée, les poules auront des dents. » Et la retraite ? Elle l’envisage comme un concept encore très flou. Jusqu’à nouvel ordre, Delphine Ernotte continue de diriger France Télévisions avec un leadership assumé et une détermination intacte.