Le député LFI Jean-François Coulomme a annoncé ce vendredi avoir saisi la justice pour « non-dénonciation » dans l’affaire Bétharram, ciblant directement le Premier ministre François Bayrou. Accusé par l’opposition d’avoir menti à l’Assemblée nationale sur sa connaissance des faits de violences et d’agressions sexuelles commis dans cet établissement catholique, Bayrou est soupçonné de ne pas avoir signalé ces actes lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale et élu local.
De son côté, le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a dénoncé une tentative de récupération politique. Il reproche à LFI de « mélanger les dates » et d’exploiter cette affaire pour fragiliser le gouvernement. Il rappelle que Bayrou a affirmé n’avoir « jamais été averti » des faits à l’époque où il était en poste et qu’il ne pouvait donc pas déclencher l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose un signalement en cas de connaissance de crimes ou délits.
L’affaire, qui concerne plus d’une centaine de plaintes pour violences et abus présumés entre les années 1970 et 1990, est sous enquête depuis un an par le parquet de Pau. La gauche estime que Bayrou, du fait de sa proximité avec l’établissement et de son influence politique locale, ne pouvait ignorer les accusations. En parallèle, des élus LFI demandent des clarifications sur les inspections menées dans l’institution au fil des décennies.
En réponse, le gouvernement insiste sur la nécessité de distinguer les faits et les responsabilités, affirmant que les accusations portées contre Bayrou reposent sur une confusion chronologique. La polémique, loin de s’éteindre, s’inscrit désormais dans un bras de fer politique aux enjeux nationaux.