Affaire Andy Kerbrat : un député face à son addiction et à la polémique

Entrevue 1

Le député LFI de Loire-Atlantique, Andy Kerbrat, s’est confié dans un reportage d’Envoyé Spécial sur son addiction à la 3-MMC, une drogue de synthèse qu’il consommait régulièrement. Interpellé en octobre 2024 alors qu’il achetait de la drogue à un mineur dans le métro parisien, l’élu insoumis a reconnu son combat contre la dépendance, expliquant avoir sombré après le décès de sa mère. Malgré les critiques et une procédure judiciaire en cours, il affirme vouloir rester député jusqu’à la fin de son mandat.

L’affaire a provoqué une vague d’indignation, notamment après les déclarations d’Andy Kerbrat selon lesquelles il se faisait livrer de la drogue tout en exerçant ses fonctions. Mediapart a révélé qu’il aurait utilisé des fonds publics pour financer sa consommation, ce qu’il dément catégoriquement. Le déontologue de l’Assemblée nationale enquête sur cette possible utilisation de son enveloppe parlementaire. Il risque jusqu’à 1 875 euros d’amende pour usage de stupéfiants dans le cadre d’une ordonnance pénale.

Cette confession a déclenché de vives réactions dans la classe politique. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dénoncé un comportement « scandaleux » et appelé à sa démission, l’accusant d’entretenir un réseau de trafic en se procurant des substances auprès d’un mineur. « Tout le monde ne fait pas ça », a martelé le garde des Sceaux, qui rappelle la responsabilité des consommateurs dans la persistance des réseaux criminels liés à la drogue.

Au-delà du scandale politique, cette affaire met en lumière la question de la toxicomanie et de son impact, y compris au sein des élites. Si certains saluent le courage du député de parler ouvertement de son addiction, d’autres dénoncent une tentative de victimisation pour éviter les conséquences de ses actes. L’opposition et de nombreux internautes réclament sa démission immédiate, estimant qu’il n’est plus en capacité d’exercer son mandat.

Andy Kerbrat, qui vient de terminer une hospitalisation de six semaines, assure aller mieux et vouloir se reconstruire. Il maintient sa volonté de rester en poste, persuadé que ses électeurs comprendront sa démarche s’il en tire « quelque chose de positif ». Reste à savoir si la pression politique et médiatique lui laissera cette possibilité.

Thumbnail