Nouvelle aide alimentaire pour les étudiants : un dispositif insuffisant ?

Entrevue 1

Depuis cette semaine, une nouvelle aide alimentaire destinée aux étudiants a été mise en place sous la forme d’une carte prépayée. Son objectif : aider les jeunes en situation de précarité à financer une partie de leurs courses alimentaires. Mais pour les syndicats étudiants, le dispositif est loin d’être à la hauteur des besoins.

Une carte prépayée pour les étudiants en « zone blanche »

L’aide concerne les étudiants qui étudient à plus de 20 minutes d’un restaurant universitaire Crous, ce que l’on appelle une « zone blanche ». Ceux-ci pourront utiliser leur carte dans des boulangeries, épiceries et autres commerces alimentaires.

Le montant de l’aide varie selon le statut de l’étudiant :

  • 20 euros par mois pour les non-boursiers
  • 40 euros par mois pour les boursiers
  • 10 euros supplémentaires pour les étudiants en Outre-mer

Un soutien jugé largement insuffisant par les organisations étudiantes, qui dénoncent un coup de pouce symbolique, mais incapable de répondre à la gravité de la précarité alimentaire.

Pour Maëlle Nizan, présidente de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), cette aide ne suffira pas à lutter contre la précarité des étudiants. « Que ce soit 20 ou 40 euros, ça laisse à désirer pour pouvoir s’alimenter. Ce sont des miettes de pain quand on voit la réelle problématique de la précarité. »

Selon la FAGE, un montant de 100 euros pour les non-boursiers et de 120 à 125 euros pour les boursiers serait nécessaire pour avoir un véritable impact sur le budget alimentaire des étudiants.

Une demande d’élargissement du repas à 1 euro

Au-delà de la question du montant, le syndicat plaide pour la mise en place de partenariats avec des structures de restauration collective, afin d’offrir aux étudiants la même tarification sociale que dans les restaurants universitaires.

« Il faut des conventions avec des lieux de restauration dans les écoles ou dans les cantines administratives pour proposer des repas complets à tarif réduit », explique Maëlle Nizan. La FAGE demande également l’élargissement du repas à 1 euro à tous les étudiants, et pas seulement aux boursiers. « Quand on sait que 20 % des étudiants ne mangent pas à leur faim, il est urgent d’ouvrir cette mesure à tous », insiste la présidente du syndicat.

Ce nouveau dispositif arrive dans un contexte où la précarité des étudiants s’aggrave d’année en année. Inflation, logement, coût des études… De nombreux jeunes peinent à subvenir à leurs besoins essentiels, et les files d’attente devant les distributions alimentaires gratuites ne cessent de s’allonger.

Si la carte prépayée représente un pas en avant, elle reste selon les syndicats largement insuffisante pour répondre à l’ampleur de la crise sociale qui touche les étudiants en France

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