Le tribunal administratif de Lyon a examiné ce lundi le recours du lycée musulman Al-Kindi contre la décision de l’État de résilier son contrat d’association. L’établissement, situé à Décines-Charpieu, conteste la décision de la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes qui l’accuse de « porter un projet contraire aux valeurs de la République », invoquant notamment la présence de livres jugés séparatistes, un règlement intérieur différencié selon le sexe et des propos problématiques tenus par un enseignant.
L’État, représenté par Pascale Leglise du ministère de l’Intérieur, a maintenu ses accusations, dénonçant un établissement « noyauté par les Frères musulmans » et inculquant aux élèves « une vision séparatiste de la société ». De son côté, l’avocat de l’école, Sefen Guez Guez, a dénoncé une décision politique, soulignant que l’établissement avait pris des mesures correctrices.
Le tribunal, présidé par Thierry Besse, a recentré les débats sur la gestion financière de l’établissement, notamment la porosité entre les classes sous contrat et hors contrat. La décision sera rendue dans la semaine, avec des enjeux majeurs pour l’avenir d’Al-Kindi, dernier lycée musulman sous contrat en France après la résiliation de celui du lycée Averroès de Lille.