En France, le vin sans alcool connaît un véritable engouement, propulsé par un changement de comportements chez les consommateurs, notamment les plus jeunes. Tandis que la consommation traditionnelle de vin et d’alcool connaît une lente décrue, l’intérêt pour des alternatives sans alcool semble se renforcer, en particulier auprès de la génération Z. Ce phénomène, amplifié par le défi du Dry January, trouve un écho auprès de millions de Français qui, pour des raisons de santé ou de bien-être, choisissent de modérer leur consommation d’alcool. Une étude menée par Moderato révèle qu’environ 40% des Français consomment des boissons sans alcool, et parmi eux, plus de la moitié des amateurs de vin se tournent désormais vers des vins 0 %.
L’attrait pour les boissons sans alcool ne cesse de croître, et la jeune génération, soucieuse de préserver son bien-être, semble être en première ligne de cette tendance. Le phénomène va bien au-delà du simple mois de janvier, car la demande pour des vins sans alcool s’installe progressivement dans les habitudes de consommation. Selon une étude de Statista, 61 % des jeunes adultes (18-24 ans) affirment être intéressés par ces alternatives. Ce changement d’attitude s’accompagne de l’influence grandissante des célébrités qui ont pris des positions publiques en faveur d’un mode de vie sans alcool, comme Rihanna, Bella Hadid ou encore Tom Holland. Cela a, sans surprise, entraîné l’émergence de nouvelles marques et produits. Par exemple, la chanteuse Carla Bruni a récemment lancé son vin pétillant sans alcool, témoignant de l’élargissement de l’offre.
Cependant, cette transition vers des vins sans alcool ne fait pas l’unanimité au sein de l’industrie. Alors que certains y voient une opportunité de diversification, d’autres s’interrogent sur la valeur ajoutée et l’authenticité de ces produits. En Bourgogne, des vignerons traditionnels, tels qu’Armand Heitz, critiquent cette tendance, arguant que la désalcoolisation du vin va à l’encontre des principes fondamentaux de la viticulture. La question de la qualité se pose également, notamment concernant la préservation des arômes et des caractéristiques du vin après le retrait de l’alcool. Mais malgré les réticences, le secteur du vin sans alcool semble bien lancé, porté par une dynamique de plus en plus forte. Les chiffres confirment cette tendance, avec une augmentation continue des ventes et des investissements de grands groupes dans ce créneau. Alors que la viticulture française fait face à une crise, cette évolution pourrait offrir une solution pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs tout en préservant les valeurs traditionnelles de l’industrie.