Le Liban a constitué un nouveau gouvernement samedi, suite à une intervention inhabituelle des États-Unis et dans le but de faciliter l’accès aux fonds de reconstruction après la guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah.
Le nouveau Premier ministre, Nawaf Salam, a déclaré lors d’une conférence de presse au palais présidentiel que son gouvernement de 24 membres se concentrera sur les réformes financières, la reconstruction et la mise en œuvre d’une résolution des Nations unies jugée essentielle pour la stabilité à la frontière libano-israélienne.
Cette annonce intervient après plusieurs semaines de négociations avec des partis politiques libanais rivaux – où les postes gouvernementaux sont attribués selon les sectes – et après des jours de blocage concernant les ministres chiites, généralement choisis par le Hezbollah soutenu par l’Iran et son allié Amal.
Cependant, les États-Unis ont fait pression pour limiter l’influence du Hezbollah dans le gouvernement.
Morgan Ortagus, la vice-émissaire des États-Unis pour le Moyen-Orient, a affirmé vendredi que l’implication du Hezbollah dans le cabinet était une « ligne rouge » pour les États-Unis, remerciant Israël pour ses frappes contre le groupe, une déclaration qui a suscité des manifestations au Liban.
Malgré cela, Amal, l’allié du Hezbollah dirigé par Nabih Berri, a été autorisé à choisir quatre membres du cabinet, dont le ministre des Finances Yassin Jaber, et à approuver un cinquième.
Le gouvernement est désormais chargé de rédiger un programme politique qui exposera les priorités du futur gouvernement, et il devra obtenir un vote de confiance du Parlement libanais pour être pleinement en fonction.
Le président libanais Joseph Aoun, soutenu par les États-Unis en tant que commandant de l’armée, a été élu le 9 janvier et a nommé Salam pour former le nouveau gouvernement quelques jours après. Salam occupait auparavant le poste de président de la Cour internationale de justice.
La nomination de Salam marque un changement significatif dans l’équilibre des pouvoirs au Liban, après les attaques israéliennes contre le Hezbollah, l’éviction de Bachar al-Assad, allié du Hezbollah, en décembre, et l’élection de Aoun le mois dernier.