Mihai Mincan signe avec To the North un drame maritime d’une intensité rare, inspiré d’un fait réel survenu en 1996. Le film, en salle dès le 26 février, entraîne le spectateur dans les entrailles d’un porte-conteneurs où le destin d’un migrant roumain repose entre les mains d’un marin philippin. Dans ce huis clos oppressant, chaque recoin du navire devient un piège et chaque décision peut sceller un sort tragique.
L’histoire suit Dumitru, un jeune homme tentant de rejoindre clandestinement le Canada. Sur un immense cargo, il est recueilli par Joël, un mécanicien philippin tiraillé entre son instinct de survie et sa foi. Doit-il cacher le clandestin ou le dénoncer ? Alors que les tensions montent entre les différents membres de l’équipage – dominé par une hiérarchie brutale où les Taïwanais règnent sur les Philippins –, Dumitru se retrouve otage d’un système impitoyable. Loin des clichés des films d’aventure en mer, To the North plonge dans une réalité sombre et étouffante, où les lois humaines semblent aussi impénétrables que l’océan qui les entoure.
Porté par une mise en scène immersive, qui joue sur l’obscurité et l’enchevêtrement des espaces, le film dégage une atmosphère presque onirique, entre cauchemar éveillé et fable tragique. Mincan, dont c’est le premier long-métrage de fiction, parvient à faire de cette histoire un véritable thriller psychologique, où la peur et l’espoir s’affrontent dans un ballet silencieux. To the North s’impose ainsi comme une œuvre à la croisée du réalisme social et du drame existentiel, une descente dans les abysses de la condition humaine.