Un dentiste de Fismes, près de Reims (Marne), a été mis en examen et placé en détention provisoire dimanche, après avoir été accusé de viol, agression sexuelle et soumission chimique sur deux patients mineurs. L’affaire, révélée à la fin de l’année 2024, a pris une tournure plus grave après une nouvelle plainte déposée il y a quelques jours.
Un premier signalement fin 2024
L’enquête a débuté à la fin de l’année dernière, lorsqu’une mère de famille a porté plainte après une consultation chez ce praticien. Son fils, âgé d’une dizaine d’années, aurait été retrouvé dans un état inhabituel à son retour du cabinet dentaire.
D’après son témoignage, l’enfant aurait expliqué avoir été endormi par le dentiste, avant de se réveiller brièvement au cours de la séance, découvrant alors des gestes laissant supposer une agression sexuelle. Inquiète, la mère a fait examiner son fils par un médecin, et une prise de sang aurait révélé la présence d’un produit médical dont l’administration ne semblait pas justifiée dans le cadre d’un soin dentaire.
Suite à ces éléments troublants, une garde à vue a été ordonnée pour le praticien, qui a finalement été remis en liberté sous contrôle judiciaire, le temps que l’instruction se poursuive. Une information judiciaire avait alors été ouverte.
L’affaire a pris une nouvelle ampleur le 13 février dernier, lorsqu’une jeune fille aurait été victime d’un viol dans des circonstances similaires au sein du cabinet dentaire. Face à ces nouveaux éléments, les autorités ont immédiatement interpellé à nouveau le praticien, qui a été placé en garde à vue avant d’être mis en examen pour viol, agression sexuelle et soumission chimique. Cette fois-ci, le juge des libertés et de la détention a décidé de son incarcération immédiate.
Le dentiste conteste les accusations
Le cabinet dentaire du suspect a été placé sous scellés par la gendarmerie dans le cadre des investigations. L’avocat du praticien, contacté par France 3, a déclaré que son client conteste l’ensemble des faits qui lui sont reprochés, sans souhaiter faire d’autres commentaires.
Le procureur de la République de Reims, François Schneider, a confirmé les poursuites engagées contre le professionnel de santé, sans donner plus de précisions sur l’enquête en cours.
Les enquêteurs s’efforcent désormais de retracer l’historique professionnel du dentiste pour déterminer s’il pourrait y avoir d’autres victimes. La méthode de soumission chimique, qui repose sur l’administration d’une substance altérant la conscience de la victime, complexifie les témoignages et pourrait laisser d’autres faits encore inconnus.
L’affaire suscite une vive émotion dans la commune de Fismes, où le praticien était bien connu. Plusieurs parents d’anciens patients expriment désormais leurs inquiétudes, et les autorités encouragent d’éventuelles victimes à se faire connaître.