Le procès de Joël Le Scouarnec, considéré comme l’un des plus grands pédocriminels jugés en France, s’ouvre ce lundi 24 février à Vannes. Le chirurgien de 74 ans devra répondre des viols et agressions sexuelles présumées de 299 patients, en majorité mineurs, entre 1989 et 2014.
Déjà condamné en 2020 à 15 ans de réclusion pour les abus commis sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin affronte désormais un procès d’une ampleur inédite. Ses carnets intimes, découverts en 2017 après la plainte d’une fillette de 6 ans, ont révélé une longue liste de victimes, dont les agressions ont souvent été dissimulées sous prétexte d’actes médicaux. Beaucoup d’entre elles, frappées d’amnésie traumatique, ont redécouvert leur agression à la lecture des notes du prédateur.
Le procès, qui s’étendra jusqu’en juin, retracera méthodiquement les faits commis dans plusieurs hôpitaux de l’ouest de la France. Les victimes, dont l’âge moyen était de 11 ans au moment des faits, seront entendues selon un calendrier chronologique. Le tribunal examinera également la responsabilité des établissements hospitaliers, certains ayant été informés dès 2006 de la condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques, sans conséquences sur sa carrière.
Face à une telle ampleur, la cour criminelle du Morbihan devra se prononcer sur 111 viols et 189 agressions sexuelles aggravées. L’accusé encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion. Pour les victimes, ce procès est crucial : il doit permettre de reconnaître leur statut et de poser un précédent dans la lutte contre la pédocriminalité en milieu hospitalier.