Ce lundi, s’ouvre à Vannes un procès hors normes, celui de Joël Le Scouarnec, un ancien chirurgien de 74 ans accusé de viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, majoritairement mineures. Ce procès, qui se tiendra devant la cour criminelle du Morbihan, est considéré comme l’une des plus grandes affaires de pédocriminalité jamais jugées dans le pays.
Joël Le Scouarnec est poursuivi pour 111 viols et 189 agressions sexuelles aggravées, commis entre 1989 et 2014. Les victimes, dont l’âge moyen est de 11 ans, étaient souvent endormies ou en phase de réveil lors des agressions. Parmi elles, 158 sont de sexe masculin et 141 de sexe féminin. Les faits reprochés ont eu lieu dans divers établissements de santé de l’ouest de la France où Le Scouarnec exerçait.
Le procès, prévu pour durer environ quatre mois, mobilise des ressources judiciaires considérables. Plus de soixante avocats représentent les parties civiles, et la presse internationale couvre l’événement. Les audiences se tiendront dans une ancienne faculté de Vannes, spécialement aménagée pour accueillir les centaines de participants, y compris les journalistes et le public. Le coût total de ce procès hors norme est estimé entre 2,7 et 3,2 millions d’euros.
Joël Scouarnec avait déjà été condamné en 2020 à 15 ans de réclusion criminelle pour des faits similaires sur quatre victimes mineures, dont deux de ses nièces. En 2005, il avait également été condamné pour détention d’images pédopornographiques, sans que cela n’entraîne d’interdiction d’exercer. Ce n’est qu’en 2017, suite à une plainte pour exhibition sexuelle, que l’étendue de ses crimes a été révélée. Les enquêteurs ont découvert chez lui des journaux intimes détaillant ses agressions, ainsi que plus de 300 000 images pédopornographiques.
De nombreuses victimes souffrent d’amnésie traumatique et n’ont découvert les faits que bien plus tard. Des associations comme France Victimes 56 seront présentes pour les soutenir tout au long du procès…
