Bruxelles a présenté mercredi un plan stratégique destiné à relancer la compétitivité de l’Union européenne, après plusieurs années marquées par des priorités environnementales. Face aux défis posés par la montée en puissance des États-Unis et de la Chine dans les domaines du numérique et de l’intelligence artificielle, l’UE entend se repositionner en mettant l’accent sur la simplification administrative, la réduction des coûts énergétiques et le soutien aux industries stratégiques.
Le programme annoncé repose sur plusieurs axes majeurs. D’abord, une révision de nombreuses réglementations pour alléger la charge administrative pesant sur les entreprises. Des ajustements sont prévus notamment pour le devoir de vigilance des entreprises, le reporting environnemental et la législation sur les substances chimiques. Un cadre juridique européen harmonisé pourrait être mis en place pour faciliter l’implantation et le développement des entreprises innovantes.
Dans le domaine de l’énergie, l’UE souhaite accélérer le développement des sources renouvelables et renforcer son engagement en faveur du nucléaire, longtemps sujet à controverse à Bruxelles. Des mesures visent également à encourager la signature de contrats de long terme pour garantir un approvisionnement énergétique stable et abordable pour les industries.
Sur le plan industriel, l’Union prévoit des aides publiques ciblées pour accélérer la transition écologique des secteurs les plus polluants. Un soutien particulier est envisagé pour la sidérurgie, l’automobile et la chimie, considérées comme essentielles pour la souveraineté industrielle du continent. Un effort sera également porté sur le développement de produits bas carbone, tels que l’acier « vert », pour favoriser une transition économique respectueuse de l’environnement.
La Commission européenne souhaite en outre adapter les règles de concurrence pour favoriser l’émergence de grands acteurs européens capables de rivaliser avec les mastodontes américains et chinois. La réforme des critères d’évaluation des fusions et acquisitions pourrait permettre la création de champions industriels à l’échelle du continent.
Un autre enjeu clé concerne la réduction des dépendances stratégiques, notamment dans l’approvisionnement en métaux rares. L’UE envisage ainsi de faciliter l’ouverture de nouvelles exploitations minières en Europe pour limiter sa dépendance à la Chine et aux autres fournisseurs étrangers.
Enfin, la Commission ambitionne de renforcer l’intégration financière du marché unique afin de permettre aux entreprises européennes d’accéder plus facilement à des financements de grande ampleur. La création de nouveaux produits d’épargne et d’investissement à l’échelle européenne figure parmi les premières mesures concrètes annoncées dans ce cadre.
Avec ce plan, l’Union européenne cherche à conjuguer compétitivité économique et transition écologique, tout en affirmant sa souveraineté industrielle face aux grandes puissances mondiales.