L’Église veut être partie civile dans le procès de l’attentat de la basilique de Nice 

Entrevue 1

L’Église catholique cherche à être reconnue comme victime à part entière dans le procès de l’attentat de la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice, survenu le 29 octobre 2020. Deux demandes de constitution de partie civile ont été déposées : l’une par l’Association diocésaine de Nice, qui s’était rapidement manifestée après le drame, et l’autre par l’Union des associations diocésaines de France (UADF), une démarche inédite pour l’institution ecclésiastique.

Ces demandes doivent être examinées ce mercredi devant la cour, avec des interventions prévues du président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, du porte-parole de l’UADF, du vicaire général du diocèse de Nice et du prêtre de la basilique. Le verdict final sur cette reconnaissance interviendra alors que le procès se poursuit, avec une décision attendue le 26 février.

L’Église souhaite que la qualification aggravante d’« attentat terroriste en raison de la religion » soit retenue. Son avocat, Me Vincent Asselineau, souligne que l’attaque a directement visé les catholiques de France et non un autre lieu public du quartier : « Ce sont bien les catholiques, qu’il qualifie de mécréants, qui ont été visés. Il n’a pas été à la Fnac juste en face. »

Lors de l’attaque, trois personnes ont été tuées à coups de couteau par l’assaillant : deux fidèles venus se recueillir et le sacristain.

Au-delà du drame immédiat, le diocèse de Nice évoque les conséquences profondes sur la communauté catholique locale et nationale. « Le culte a été touché d’une manière beaucoup plus durable », explique le père Cyril Geley, vicaire du diocèse. Une peur persistante s’est installée parmi les fidèles, en particulier à Nice, une ville déjà marquée par l’attentat du 14 juillet 2016.

Depuis l’attaque, des mesures de sécurité ont été renforcées : une commission spécialisée a été créée pour former le personnel aux gestes à adopter en cas de menace, et la municipalité a installé des bornes d’appels d’urgence avec caméras autour des églises.

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