Dans son dernier film Le Choix du Pianiste, Jacques Otmezguine plonge le spectateur dans les tourments et les dilemmes d’un homme face à la barbarie nazie. En suivant le parcours de François Touraine, un pianiste virtuose, Otmezguine met en lumière un choix déchirant : accepter de jouer pour le régime nazi afin de sauver l’amour de sa vie, une femme juive emprisonnée. Ce film, qui s’étend sur trois décennies de l’histoire du XXe siècle, de la Grande Dépression à la Libération, tisse une fresque émotive et puissante, où se mêlent la grande et la petite histoire, celle des destins individuels pris dans le tourbillon des événements mondiaux.
La mise en scène de Le Choix du Pianiste se distingue par sa capacité à entrelacer les époques, grâce à un jeu de flashbacks et de scènes poignantes qui traduisent les dilemmes intérieurs des personnages. Ce n’est pas seulement une chronique historique, mais aussi une réflexion sur le prix du sacrifice et la question de la moralité en temps de guerre. En dépit de moyens modestes, Otmezguine réussit à capturer l’horreur des choix imposés par l’époque tout en magnifiant la puissance de la musique comme un vecteur d’espoir et de résistance. La bande-son signée Dimitri Naïditch, pianiste franco-ukrainien, ajoute une dimension émotionnelle particulière, incarnant à la fois la beauté et le tragique du contexte historique.
Le film se distingue également par ses performances d’acteurs, qui donnent vie aux dilemmes de l’époque avec une rare intensité. Oscar Lesage, dans le rôle du pianiste, incarne un homme à la fois brisé et déterminé, tandis que Zoé Adjani, par son interprétation, apporte une légèreté salvatrice au récit. Pia Lagrange, quant à elle, livre une performance bouleversante, en parfaite symbiose avec les enjeux émotionnels du film. En s’appuyant sur ce casting talentueux et une direction artistique soignée, Le Choix du Pianiste devient bien plus qu’une simple chronique historique : c’est un hommage vibrant à la musique, à l’amour et à la résistance face à l’injustifiable.