Décès du cinéaste suisse Richard Dindo

Entrevue 1

Dindo a commencé son parcours cinématographique comme autodidacte, se formant à la Cinémathèque française après avoir émigré à Paris en 1966. Influencé par les événements de mai 1968, il s’est rapidement fait un nom avec ses films qui interrogeaient les valeurs et les récits établis. Son œuvre mêlait révolte sociale et réflexion sur les mentalités, illustrant ses préoccupations politiques et son engagement envers la mémoire historique.

Outre L’exécution du traître, Dindo a réalisé d’autres films marquants comme Max Frisch, Journal I-III (1981) et Homo Faber (Drei Frauen) (2014), une adaptation du roman de Max Frisch où il continue de questionner la nature humaine à travers des récits poignants. Dans son cinéma, il se définissait comme un documentariste plutôt que comme un réalisateur de fiction, privilégiant l’authenticité et la vérité historique.

Tout au long de sa carrière, Dindo a exploré des sujets aussi divers que la répression des révoltes populaires, les luttes de mémoire ou encore la déconstruction de figures historiques, telles que dans Ernesto « Che » Guevara: le Journal de Bolivie (1994). Sa capacité à rendre visible l’invisible, à creuser les failles de l’Histoire et à mettre en lumière des aspects souvent ignorés, a fait de lui une figure incontournable du cinéma suisse et international. Il laisse derrière lui un héritage important et une réflexion constante sur le passé, qui continue de résonner aujourd’hui.

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