Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte en décembre, a laissé un paysage dévasté et bouleversé l’écosystème de l’archipel. Parmi les victimes de cette catastrophe naturelle, les makis, lémuriens emblématiques de l’île, apparaissent particulièrement affectés. Privés de leur habitat et de leurs ressources alimentaires, ces primates errent désormais à la recherche de nourriture, suscitant l’inquiétude des habitants. Certains leur offrent des fruits, mais les associations environnementales appellent à limiter cette aide pour éviter une dépendance aux humains.
L’impact du cyclone ne se limite pas aux makis. Les roussettes, grandes chauves-souris locales, ont vu leurs dortoirs détruits, et il est probable qu’une partie de la population ait migré vers l’archipel voisin des Comores. De nombreux oiseaux, araignées et abeilles ont aussi disparu, faute d’abris et de sources de nourriture. Selon l’Office national des forêts, la faune se cache et se raréfie dans des forêts dépeuplées. Les zones de forêt primaire, qui représentent seulement 5 % de l’île mais abritent l’essentiel de sa biodiversité, ont été durement touchées.
Alors que la nature commence lentement à se reconstruire, un autre danger menace la faune locale : les incendies. Plus de 120 hectares de forêt ont brûlé ces derniers jours dans le nord et le centre de Grande-Terre, aggravant les dégâts causés par le cyclone. Cette destruction massive du couvert végétal accroît le risque d’invasion par l’agriculture informelle, ce qui pourrait empêcher la régénération naturelle des écosystèmes.
Si les experts estiment que ces espèces ne sont pas condamnées, ils alertent sur la nécessité de protéger ces forêts fragilisées. Empêcher leur conversion en terres agricoles et surveiller la réinstallation des animaux dans leur habitat naturel seront des enjeux clés pour préserver la biodiversité unique de Mayotte.
