Clément Beaune dresse un bilan lucide du macronisme et plaide pour une refondation démocratique

Entrevue 1

Dans une interview accordée au Point, Clément Beaune revient sur son expérience au sein du gouvernement et dresse un bilan lucide de l’aventure macroniste. Ancien ministre de l’Europe puis des Transports, il a perdu son mandat de député de Paris après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Désormais en retrait de la vie politique, il publie Je dirai malgré tout que la politique est belle(Stock), un ouvrage mêlant réflexions personnelles et analyse politique.

Fidèle d’Emmanuel Macron depuis 2012, Clément Beaune ne cache pas ses regrets quant à certaines promesses non tenues du quinquennat. « Il y a des choses sur lesquelles on n’est pas allé assez loin, ou qu’on a ratées », confie-t-il, pointant notamment le manque de réformes sur le fonctionnement des institutions. Il plaide pour l’instauration de la proportionnelle aux législatives et un recours plus fréquent aux référendums, estimant que la crise démocratique s’est aggravée depuis 2017.

Il revient aussi sur la dissolution, qu’il qualifie de « symptôme » d’une instabilité politique plus large. Selon lui, l’échec des partis à bâtir un gouvernement de coalition après le scrutin législatif de juillet 2024 a révélé une incapacité à répondre aux attentes des électeurs. Il estime par ailleurs que la montée des extrêmes s’explique moins par la question migratoire que par le déclassement des services publics.

Sur le plan idéologique, Clément Beaune assume son attachement à l’Europe et au progressisme, tout en prônant une refondation de la social-démocratie française. Il appelle à la création d’un mouvement capable de reconstruire une alternative face aux populismes, assumant une identité de gauche ou de droite tout en cultivant l’esprit de coalition.

S’il refuse d’enterrer le macronisme, il estime qu’un simple changement de leadership ne suffira pas en 2027. « À nous aussi d’arriver à faire rêver », lance-t-il, persuadé que l’avenir politique de la France passera par la construction d’un nouveau récit national et européen.

Thumbnail