Fermée depuis le 17 décembre, la Gaîté Lyrique, haut lieu de la culture parisienne, est désormais dans une impasse. Occupé depuis près de trois mois par plus de 400 migrants sans solution d’hébergement, l’établissement ne peut plus assurer son fonctionnement. Face à une situation jugée “explosive et indigne”, la direction a annoncé qu’elle cesserait la gestion du site dès ce vendredi 28 février si aucune solution n’était trouvée par les autorités.
Une occupation qui paralyse la Gaîté Lyrique
L’occupation de la Gaîté Lyrique a commencé le 10 décembre, lorsque 200 jeunes migrants du Collectif des jeunes du parc de Belleville ont investi les lieux pour réclamer un hébergement et la reconnaissance de leur minorité. Depuis, leur nombre n’a cessé d’augmenter, atteignant 446 personnes la semaine dernière, selon un décompte officiel. Si la direction de la salle a dans un premier temps tenté de maintenir ses activités, la situation est rapidement devenue intenable, obligeant à une fermeture prolongée.
Les équipes du site ont assuré, sur la base du volontariat, des rondes de surveillance 24h/24, malgré des conditions de plus en plus difficiles. “Ce n’est ni notre rôle ni nos compétences”, ont-elles rappelé dans un communiqué dénonçant une “promiscuité intenable”, aggravée par des tensions et des violences grandissantes. Ces derniers jours, plusieurs incidents graves ont eu lieu, dont un départ de feu le 21 février, nécessitant l’intervention des pompiers.
Un ultimatum face à l’inaction des autorités
Face à l’absence de solution, la Gaîté Lyrique a envoyé un courrier à la Ville de Paris pour suspendre le contrat de concession qui la lie à l’établissement, dès ce vendredi. La direction, contrainte de se retirer, a également annoncé la suspension de tous les contrats liés à l’exploitation du bâtiment : sécurité incendie, maintenance, hygiène, collecte des déchets…
Ce retrait marque une étape critique pour l’établissement, qui, tout en déplorant une situation “subie”, insiste sur l’urgence de mettre ces jeunes à l’abri. “Nous appelons la Mairie de Paris, les acteurs culturels, la société civile et les pouvoirs publics à agir collectivement”, a souligné la direction.
Saisi par la Ville de Paris, le tribunal administratif avait ordonné l’évacuation des lieux dans un délai d’un mois, mais la mairie avait refusé de faire appel à la force publique, renvoyant la responsabilité de la prise en charge à l’État. Pour l’instant, aucune issue n’a été trouvée, laissant planer le doute sur l’avenir du lieu et de ses occupants.