Interpellé le 22 février en Roumanie après neuf mois de cavale, Mohamed Amra, surnommé La Mouche, a finalement fait appel de sa remise aux autorités françaises, alors qu’il avait initialement accepté son transfert. Cette volte-face, survenue lundi 24 février, a été jugée irrecevable par la justice roumaine, selon plusieurs sources proches du dossier.
L’avocate du narcotrafiquant, Me Maria Marcu, avait affirmé que son client « ne reconnaît pas les faits commis mais souhaite respecter la décision des autorités françaises ». Pourtant, son recours tardif pourrait être perçu comme une tentative de gagner du temps. Lors de son arrestation à Bucarest, Amra possédait une fausse carte d’identité française et séjournait dans un appartement dont les trois premiers mois de loyer avaient déjà été réglés. Selon les autorités roumaines, il comptait y subir une opération de chirurgie esthétique avant de partir pour la Colombie.
En parallèle, l’enquête sur son évasion meurtrière du 14 mai dernier continue d’avancer. La procureure de la République a annoncé que 25 personnes ont été placées en garde à vue depuis samedi, soupçonnées d’avoir participé à son réseau de soutien. Parmi elles, 18 hommes et 7 femmes âgés de 16 à 37 ans. Les perquisitions ont révélé des éléments confirmant l’existence d’une organisation criminelle structurée autour d’Amra.
Alors que le ministre de la Justice Gérald Darmanin espérait un retour en France « dans moins de dix jours », l’appel d’Amra ne devrait pas retarder significativement son extradition. La justice roumaine, jugeant son recours infondé, devrait maintenir son transfert vers la France où il sera jugé pour son évasion sanglante et ses activités criminelles.