Les capucins à poitrine jaune, une espèce de singe en danger critique d’extinction, viennent de prouver une incroyable capacité d’adaptation. Selon une équipe de chercheurs brésiliens, ces primates ont réussi à survivre en dehors de leur habitat naturel en utilisant des outils en pierre, une pratique qui rappelle celle de nos ancêtres préhistoriques. Cette découverte, publiée dans Springer Nature, redonne espoir quant à la survie de l’espèce, menacée par la destruction de la forêt atlantique au Brésil.
Une aire de répartition plus vaste que prévu
Tout est parti d’une observation faite par Waldney Martins, l’un des auteurs de l’étude. Alors qu’il explorait une zone en dehors de la forêt atlantique au Brésil, il est tombé sur un groupe de capucins à poitrine jaune évoluant dans un environnement plus sec que leur habitat connu. Intrigué, il a voulu en savoir plus sur l’étendue de leur territoire. Résultat : son équipe a estimé que ces primates occupent désormais une zone d’environ 20 000 km², bien au-delà des limites de la forêt humide.
« Pour une espèce menacée, toute expansion de son aire de répartition, même minime, est cruciale pour sa survie », souligne le chercheur. Et ce n’est pas tout : l’étude révèle aussi un comportement surprenant qui a sans doute favorisé cette colonisation de nouveaux territoires.
Des outils pierre pour briser les fruits et se nourrir
Dans ces régions plus arides, les capucins ont dû trouver un moyen de s’alimenter autrement. Leur solution ? L’utilisation de pierres pour briser les fruits du palmier dont ils raffolent. Ce qui est fascinant, c’est que dans leur habitat d’origine, où ces pierres sont également présentes, ils ne les utilisent pas. Cela signifie que leur changement d’environnement a directement influencé l’adoption de cet outil. Ce phénomène rappelle l’évolution des premiers hominidés, dont la maîtrise des outils en pierre a joué un rôle clé dans leur migration et leur survie dans des conditions variées.
Un mystère encore à élucider
Mais les scientifiques restent prudents : ont-ils commencé à utiliser ces outils après avoir migré vers des habitats plus secs, ou bien étaient-ils déjà présents et ont simplement adapté leur comportement lorsque les conditions climatiques ont changé ? D’autres études seront nécessaires pour répondre à cette question….