Les chefs pâtissiers ne se contentent plus d’émerveiller en boutique : ils enflamment aussi les réseaux sociaux. Cédric Grolet, Amaury Guichon ou Nina Métayer comptent des millions d’abonnés et transforment Instagram et TikTok en véritables vitrines de leur savoir-faire. Une simple vidéo de Grolet façonnant un croissant a atteint 170 millions de vues, propulsant son audience de 2,5 à 7 millions d’abonnés en un an.
Derrière ces chiffres impressionnants, une mécanique bien huilée. Les algorithmes favorisent les contenus engageants, générant un effet boule de neige : plus une vidéo est likée et partagée, plus elle est mise en avant. Cette exposition attire non seulement des clients dans les boutiques, mais ouvre aussi la porte à des collaborations, des projets commerciaux et une notoriété internationale. Amaury Guichon, par exemple, est aujourd’hui plus suivi que certains chefs cuisiniers mondialement connus, alors qu’il officie à Las Vegas, loin des grands centres de la pâtisserie française.
Le phénomène va au-delà des chefs établis. Des créations comme le “crookie”, mélange de croissant et de cookie, sont devenues virales après avoir été mises en scène sur TikTok et Instagram. Stéphane Louvard, son créateur, a vu sa production exploser après une vidéo partagée par un influenceur. Aujourd’hui, sa pâtisserie est copiée dans le monde entier.
Les réseaux sociaux transforment aussi la manière dont les jeunes pâtissiers se lancent. Certains, comme Romain Gourseau, 20 ans, filment leurs recettes depuis chez eux et rassemblent des milliers d’abonnés. Ces plateformes sont devenues un outil marketing incontournable, capable de propulser une spécialité locale au rang de phénomène mondial.
La pâtisserie, autrefois cantonnée aux vitrines des boutiques, est désormais un spectacle numérique. En quelques secondes, une création peut faire le tour du monde, changeant à jamais les règles du jeu pour les artisans du sucré.