L’insomnie touche de nombreuses personnes, qu’elles soient âgées ou jeunes, perturbant leur sommeil et leur journée, ce qui les rend susceptibles de développer des problèmes comme la dépression et d’autres maladies. Pour y remédier, certaines personnes se tournent vers des remèdes naturels ou des médicaments en vente libre pour améliorer leur sommeil sans consulter un médecin. Si leurs options sont limitées, elles peuvent se rendre chez un médecin qui leur prescrira des somnifères. Toutefois, ces médicaments sont-ils sûrs sur le long terme ? Peut-être qu’ils favorisent la démence ?
D’après plusieurs études, citées par le Washington Post, il existe un lien entre l’utilisation de médicaments hypnotiques, qu’ils soient sur ordonnance ou en vente libre, et un risque accru de démence. Cependant, d’autres recherches montrent que l’insomnie et la somnolence durant la journée peuvent aussi augmenter ce risque, et que le manque de sommeil est associé à des problèmes de santé comme les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et des troubles de la mémoire, rendant la décision difficile pour les patients.
Joshua Niznik, professeur adjoint de médecine gériatrique à l’Université de Caroline du Nord, souligne que les deux options sont complexes et que la décision revient au patient : privilégier une bonne nuit de sommeil ou prévenir un problème comme la démence ? Le Dr Philippe Sloan, professeur de médecine familiale et de gériatrie à la même université, rappelle aussi que les somnifères présentent d’autres risques, notamment des effets comportementaux négatifs et des dangers pour la conduite en état d’ébriété.
Les médicaments hypnotiques les plus courants incluent les benzodiazépines, utilisées pour traiter l’anxiété et induire le sommeil. Ces médicaments, disponibles uniquement sur ordonnance, ralentissent le système nerveux central, entraînant somnolence et relaxation. Ceux qui préfèrent éviter les prescriptions ou qui y sont sensibles se tournent souvent vers des anticholinergiques en vente libre, qui induisent également la somnolence en bloquant l’action de l’acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel pour la mémoire, l’apprentissage et l’attention.
Bien que les nouvelles générations de ces médicaments semblent moins provoquer de somnolence et présentent peut-être moins de risques, elles demeurent potentiellement dangereuses, selon les experts. Le Dr Sloan précise que la maladie d’Alzheimer est liée à une baisse de l’acétylcholine, et recommande de limiter l’usage des anticholinergiques autant que possible. Amit Shah, médecin à la Mayo Clinic, ajoute que beaucoup pensent que les aides au sommeil en vente libre sont sans danger, mais elles comportent des risques cognitifs similaires à ceux de certains médicaments sur ordonnance. Il souligne que plusieurs médicaments utilisés comme somnifères n’ont pas été conçus pour cela et peuvent être dangereux.
Les anticholinergiques peuvent entraîner confusion, pertes de mémoire et déclin des fonctions mentales, particulièrement chez les personnes de plus de 65 ans. Le Dr Sloan met en garde contre les effets négatifs de ces médicaments sur le cerveau, qui, pris régulièrement, peuvent être associés à la démence.
