Le secrétaire général Alexis Kohler s’apprête à quitter l’Élysée pour rejoindre la Société générale, où il prendrait la tête de l’activité banque de détail, selon une information révélée par L’Opinion. Ce départ, attendu depuis plusieurs mois, a reçu le feu vert de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATPV), une étape obligatoire pour tout passage d’un poste public à une fonction privée de haut niveau. L’Élysée, tout en démentant officiellement toute signature, reconnaît néanmoins que le président cherche activement un remplaçant à celui qui occupe ce poste clé depuis 2017.
Homme de l’ombre d’Emmanuel Macron depuis plus d’une décennie, Alexis Kohler a accompagné le chef de l’État depuis Bercy jusqu’à l’Élysée, jouant un rôle central dans la gestion de l’appareil présidentiel. Pilier de la macronie, il a incarné une ligne de rigueur et de continuité, répercutant les décisions du président avec une discrétion absolue. Son départ, longtemps envisagé puis repoussé en raison des crises successives, intervient alors que l’exécutif semble avoir atteint une relative stabilité.
Pour lui succéder, plusieurs noms circulent, à commencer par Emmanuel Moulin, actuel directeur de cabinet de Gabriel Attal et ancien directeur du Trésor. Ce dernier viserait toutefois la direction de la Caisse des dépôts, un poste très convoité qui pourrait le dissuader d’accepter la fonction de secrétaire général de l’Élysée. L’ancien ministre Julien Denormandie est également évoqué, bien qu’il se soit éloigné de la politique pour rejoindre le privé.
D’autres figures proches du président sont aussi pressenties, comme Didier Casas, conseiller d’État et secrétaire général du groupe Bouygues, qui a joué un rôle clé dans la campagne présidentielle de 2022. La nomination de Nicolas Roche, actuel ambassadeur en Iran, pourrait également marquer une inflexion plus diplomatique, dans un contexte international toujours plus central dans la politique d’Emmanuel Macron.
Le choix du futur secrétaire général revêt une importance stratégique pour la fin du quinquennat. Il s’agira soit de privilégier la continuité avec un profil issu de la haute administration, soit d’opter pour une figure plus politique afin de donner une nouvelle impulsion à la présidence. La décision devrait intervenir rapidement, tant la fonction est essentielle au bon fonctionnement du pouvoir exécutif.
Emmanuel Macron, qui n’aime pas voir ses proches collaborateurs partir, pourrait aussi surprendre en nommant un profil inattendu. Une manière pour lui de réaffirmer son autorité tout en préparant les derniers mois de son mandat sous un nouvel équilibre au sommet de l’État.
