Kash Patel, le choix de Trump pour le FBI, face à une audition sous tension

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Donald Trump a choisi Kash Patel, 44 ans, pour prendre la tête du FBI, un poste stratégique à la tête de l’une des plus puissantes agences de renseignement et de police des États-Unis. Ce jeudi 30 janvier, il devra faire face à une première épreuve délicate : son audition devant une commission sénatoriale, qui pourrait être le premier obstacle à sa confirmation.

Soutien indéfectible du président républicain, Patel est connu pour ses prises de position polémiques, sa promotion de théories du complot et sa défense des émeutiers du 6 janvier 2021 au Capitole. Ancien procureur fédéral, il s’est forgé une réputation en dénonçant ce qu’il appelle “l’État de l’ombre”, une supposée cabale de fonctionnaires travaillant dans l’ombre pour nuire à Donald Trump. Un thème qu’il a d’ailleurs développé dans un livre.

Si la commission sénatoriale est dominée par les républicains, et devrait donc en théorie valider sa candidature, c’est au Sénat, où la majorité républicaine est étroite (53-47), que les résistances les plus fortes pourraient émerger. La semaine dernière déjà, le Sénat n’avait pu se départager sur la nomination de Pete Hegseth au ministère de la Défense, et il avait fallu l’intervention du vice-président J.D. Vance pour trancher en faveur de Trump.

Selon des médias américains, une vingtaine d’anciens hauts responsables républicains de la police et des services de sécurité ont envoyé une lettre aux sénateurs de leur propre camp pour les inciter à rejeter la nomination de Patel. Ils estiment qu’il n’a “ni l’expérience ni le caractère” requis pour diriger le FBI. Dick Durbin, sénateur démocrate membre de la commission, a lui aussi exprimé ses “préoccupations majeures” après un entretien avec Patel.

Outre son manque d’expérience dans la gestion d’une agence de cette ampleur, c’est son positionnement idéologique qui inquiète. Il a ouvertement défendu la mouvance QAnon, un groupe complotiste d’extrême droite considéré par le FBI lui-même comme un facteur de radicalisation et de violences. Il a notamment déclaré que ce mouvement, qui affirme que Trump combat secrètement un réseau mondial de pédophiles satanistes, avait “beaucoup de bons côtés”.

Né à New York de parents immigrés indiens, Kash Patel a occupé plusieurs postes stratégiques sous la première administration Trump, notamment au Conseil de sécurité nationale, où il était chargé du contreterrorisme. Il remplacerait Christopher Wray, nommé par Trump en 2017, mais avec qui le président avait fini par se brouiller. Ce dernier a d’ailleurs annoncé sa démission prématurée quelques semaines avant l’investiture du républicain, bien que son mandat s’étendait jusqu’en 2027.

Si Patel est confirmé, il prendra la tête d’un FBI fort de 38 000 employés, avec des défis immenses, notamment la lutte contre le terrorisme intérieur, la surveillance des cybermenaces et la régulation des enquêtes fédérales, dans un contexte où Donald Trump veut redéfinir en profondeur les priorités de l’agence.

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