Dans une interview accordée ce mercredi à Valeurs Actuelles, François Fillon a vivement critiqué la gestion du conflit en Ukraine par les Européens et les États-Unis. S’il concède que la Russie a « commis une faute » en déclenchant la guerre, il estime que l’Occident a aggravé la situation par une accumulation de sanctions inefficaces et une posture diplomatique rigide.
L’ancien Premier ministre juge que Volodymyr Zelensky n’est pas le héros irréprochable que les Européens ont voulu magnifier. Selon lui, le président ukrainien aurait « sa part de responsabilité dans le déclenchement du conflit » et refuse aujourd’hui « d’arrêter une guerre qu’il ne peut pas gagner ». Une déclaration qui tranche avec le soutien massif apporté par l’Occident à Kiev depuis 2022.
Fillon pointe également l’échec de la diplomatie européenne, estimant que « les Russes n’attendent plus rien de l’Europe » et que la rupture avec Moscou est désormais irréversible. Il critique notamment l’inculpation de Vladimir Poutine par la Cour pénale internationale, la jugeant inutile et purement symbolique. Il reproche par ailleurs aux États-Unis d’avoir attisé les tensions en Ukraine en poussant à une adhésion à l’OTAN irresponsable. Selon lui, Washington, qu’il s’agisse de Joe Biden ou de Donald Trump, ne cherche que ses propres intérêts, au détriment de la stabilité européenne.
Concernant la position de la France, Fillon regrette que Paris suive aveuglément la ligne atlantiste au lieu de chercher un rééquilibrage stratégique avec la Russie. Il prône une relation pragmatique avec Moscou, sans nier les tensions, mais en cherchant à préserver des intérêts communs pour la sécurité du continent.
Sur le plan intérieur, il affiche son soutien à Bruno Retailleau pour la présidence des Républicains, voyant en lui un leader capable de fédérer une droite conservatrice et patriote. Toujours en attente d’un verdict en appel dans l’affaire des emplois fictifs, Fillon ne renonce pas à peser dans le débat politique.
