Diffusée sur Canal+, Dexter : Original Sin plonge dans la jeunesse du célèbre tueur en série de Miami. Ce préquel, qui ambitionne d’explorer la genèse du « code » de Dexter Morgan, s’adresse avant tout aux nostalgiques de la série culte. Mais apporte-t-il réellement quelque chose de neuf ?
Dès les premières minutes, la série pose ses bases : nous sommes dans les années 1990, en plein Miami, et Dexter, alors jeune stagiaire en médecine légale, apprend à canaliser ses pulsions meurtrières sous l’œil attentif de son père adoptif, Harry. Le tout s’inscrit dans un cadre visuel très appuyé sur l’esthétique de l’époque : musiques cultes, tenues colorées et gadgets rétro. Pourtant, ce décor nostalgique ne suffit pas à masquer un manque flagrant d’originalité dans le récit.
Là où la série déçoit particulièrement, c’est dans son incapacité à surprendre. Tout ce que Dexter : Original Sin raconte a déjà été exploré dans la série originale, à travers de nombreux flashbacks. L’intrigue se contente de mettre en images des événements que les spectateurs connaissaient déjà. L’effet de surprise est donc inexistant, et l’ensemble peine à captiver ceux qui ne seraient pas déjà acquis à la cause de Dexter.
Le casting, lui aussi, divise. Patrick Gibson, dans le rôle de Dexter, peine à faire oublier Michael C. Hall, l’acteur emblématique du personnage. Quant à Christian Slater en Harry Morgan, son interprétation manque d’intensité et se noie parfois dans des dialogues convenus. Enfin, là où Dexter oscillait entre thriller sombre et ironie mordante, cette préquelle semble trop souvent hésiter entre drame, comédie et pastiche.
Finalement, Dexter : Original Sin s’apparente davantage à un produit dérivé qu’à une série nécessaire. Si elle satisfera les fans les plus inconditionnels, elle risque de laisser les autres sur leur faim. Reste à voir si Dexter : Résurrection, la prochaine suite prévue pour 2025, saura redonner un second souffle à la franchise.