Jean-Jacques Wondo sera de retour en Belgique ce mercredi après avoir passé plus de huit mois derrière les barreaux à Kinshasa, où il avait été condamné à mort. Ce retour est rendu possible par une décision des autorités congolaises, qui ont invoqué des raisons de santé. L’expert militaire belge d’origine congolaise a quitté ce mardi la prison militaire de Ndolo pour être transféré à l’ambassade de Belgique avant son embarquement sur un vol de Brussels Airlines.
Condamné à mort en appel le 27 janvier pour son rôle présumé dans une tentative de coup d’État survenue en mai 2024 à Kinshasa, Jean-Jacques Wondo a toujours clamé son innocence. Son avocat, Carlos Ngwapitshi, a expliqué que la dégradation de son état de santé avait conduit les autorités à accorder cette libération. Des négociations discrètes avaient été menées ces derniers mois entre la Belgique et Kinshasa. Bruxelles avait intensifié la pression diplomatique, notamment après l’attaque contre l’ambassade belge en janvier.
La famille de Jean-Jacques Wondo et de nombreux soutiens s’étaient fortement mobilisés, organisant des manifestations en Belgique pour demander sa libération. Considéré par la justice congolaise comme le « concepteur » de l’opération du 19 mai 2024, qui avait visé le palais présidentiel et conduit à la mort de quatre assaillants, Wondo avait été accusé d’avoir orchestré ce complot. Cinquante et une personnes avaient été présentées à la justice dans cette affaire, et la majorité avait écopé de la peine capitale.
Sa libération intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre la Belgique et la RDC, exacerbées par cette condamnation. La Belgique avait rappelé son ambassadeur pour consultations et convoqué l’ambassadeur congolais en réponse à la décision de la cour militaire. À son arrivée à Bruxelles, Jean-Jacques Wondo pourra entamer les démarches juridiques nécessaires pour faire reconnaître son innocence et obtenir un effacement de cette condamnation qu’il qualifie de « fantaisiste ».