Une influenceuse poignardée en plein live à Tokyo : traquée grâce à son propre streaming

Entrevue 1

Le drame s’est joué en temps réel sous les yeux horrifiés de ses abonnés. Airi Sato, une influenceuse japonaise de 22 ans, a été assassinée en pleine rue à Tokyo alors qu’elle diffusait un live sur l’application WhoWatch. L’assaillant, un homme de 42 ans, aurait repéré sa localisation grâce aux images visibles en arrière-plan de son direct, avant de la poignarder à une douzaine de reprises.

Les faits se sont déroulés ce mardi 11 mars, aux alentours de 9h50, près de la station JR Takadanobaba, dans le quartier animé de Shinjuku. Airi Sato marchait en discutant avec sa communauté lorsque son live a brusquement viré au cauchemar. Des témoins ont entendu des cris, puis un silence. À l’écran, l’image s’est figée avant de disparaître, ne laissant que le son des sirènes de police en arrière-plan. Panique en ligne : « Où est-elle passée ? », « Quelqu’un doit l’aider ! » ont tapé frénétiquement ses abonnés dans le chat.

L’agresseur, Kenichi Takano, n’a pas cherché à fuir. Il a été interpellé sur place, deux couteaux en main, l’un d’eux encore couvert de sang. Cet homme, qui suivait la streameuse depuis 2021, aurait développé une obsession malsaine pour elle. Selon la presse japonaise, il lui avait versé de l’argent à plusieurs reprises depuis 2022 et lui réclamait un remboursement de 13 500 dollars. Lors de son arrestation, il a déclaré aux enquêteurs avoir tué Airi Sato, tout en affirmant que ce n’était « pas intentionnel ».

Ce meurtre atroce soulève une nouvelle fois la question de la sécurité des influenceuses, notamment face aux harceleurs en ligne. En France aussi, plusieurs streameuses ont témoigné avoir été suivies par des abonnés toxiques, capables de les localiser à partir des moindres indices laissés sur leurs vidéos ou publications.

Le phénomène prend une ampleur inquiétante, montrant les limites des dispositifs de modération sur les plateformes sociales. Même bannis, les harceleurs trouvent toujours le moyen de recréer des comptes et de traquer leurs victimes dans la vie réelle. Le cas d’Airi Sato est un sinistre avertissement sur les dangers du streaming en direct : ce qui devait être un moment de partage s’est transformé en un guet-apens mortel.

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