Les autorités allemandes enquêtent sur une série de sabotages ayant touché plus de 200 véhicules dans plusieurs régions du pays. Une mousse expansive a été pulvérisée dans les tuyaux d’échappement, rendant les voitures inutilisables. Alors que plusieurs suspects ont été arrêtés, la piste d’une opération de déstabilisation orchestrée depuis la Russie avant les élections législatives est sérieusement envisagée.
Dans le sud de l’Allemagne, quatre hommes âgés de 17 à 29 ans, de nationalité roumaine, serbe, croate, allemande et bosnienne, sont soupçonnés d’avoir vandalisé 123 véhicules, selon le parquet d’Ulm. Ils ont été relâchés après leur interpellation, mais les autorités poursuivent leurs investigations pour déterminer leurs motivations.
Dans le Land du Brandebourg, près de Berlin, 43 autres voitures ont subi le même sort. La police locale avait signalé la présence d’autocollants à message politique sur les vitres arrière des véhicules endommagés. L’un d’eux représentait le ministre de l’Économie et candidat écologiste Robert Habeck, accompagné du slogan « Sois plus vert ! », une mise en scène laissant entendre une attaque visant son parti.
Selon des informations du magazine Der Spiegel, l’un des suspects aurait confié aux enquêteurs avoir été approché par un individu russe via la messagerie Viber. Ce dernier lui aurait proposé une rémunération de 100 euros par véhicule saboté. Cette révélation alimente les soupçons d’une tentative d’influence étrangère sur l’opinion publique allemande, à quelques semaines des élections législatives du 23 février.
L’Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV), qui surveille les menaces sur la sécurité intérieure, avait déjà mis en garde contre des tentatives d’ingérence russe dans la campagne électorale. Moscou serait particulièrement hostile aux Verts, dont les ministres ont joué un rôle clé dans le soutien militaire de l’Allemagne à l’Ukraine.
Si la piste d’une manipulation extérieure se confirme, ce sabotage viendrait s’ajouter à une série d’opérations présumées d’ingérence russe en Europe, visant à fragiliser les démocraties occidentales et à influencer le cours de leurs élections.