Que retenir des premiers extraits du livre de Jordan Bardella : prénom, famille, macron…
Le Figaro Magazine a révélé, ce mardi 5 novembre, des extraits du livre de Jordan Bardella, Ce que je cherche, dans lequel le président du Rassemblement national (RN) partage son parcours personnel et ses convictions politiques. À travers son récit, Bardella aborde des thèmes chers à l’extrême droite, tout en illustrant son identité et sa vision de la France.
Né dans une famille modeste de migrants italiens, Bardella décrit son enfance marquée par le choix de son prénom, « Jordan, » qui lui a valu des « sourires moqueurs » et des « remarques condescendantes. » Loin des prénoms « Arthur » ou « François » qu’il rencontre aujourd’hui dans le monde politique, « Jordan » est devenu pour lui un symbole de son appartenance aux classes populaires. « C’est la carte d’identité de ma classe sociale », explique-t-il, revendiquant son héritage et son attachement à la méritocratie républicaine.
Grandissant dans la cité Gabriel-Péri à Saint-Denis, Bardella décrit un quotidien difficile, aux côtés de sa mère, assistante spécialisée dans une école maternelle. Il évoque un environnement de violence, de trafic, et d’insécurité, rappelant comment sa mère appelait leur quartier leur propre « Bronx ». Ces souvenirs alimentent son discours sur ce qu’il considère comme le déclin de certains quartiers en France, et l’abandon de ces zones par l’État.
Bardella rend hommage à son grand-père, Guerino, ouvrier foreur d’origine italienne, qui a passé sa retraite au Maroc. En compagnie de son père, Bardella lui rendait visite, entendant souvent ses réflexions sur les changements en France. « La France a bien changé, » lui disait son grand-père, décrivant une société qu’il ne reconnaissait plus. Bardella exploite cette nostalgie pour souligner un sentiment partagé, selon lui, par une partie de la population.
Rencontre avec Macron : « Il y a eux, et il y a nous »
L’un des moments forts du livre est la rencontre de Bardella avec Emmanuel Macron lors des « Rencontres de Saint-Denis » en août 2023, organisées après les émeutes de cet été-là. Bardella raconte avoir été accueilli avec une courtoisie réservée par Macron, soulignant avec ironie sa participation à une réunion réservée aux partis « de l’arc républicain. » Selon lui, ce moment a marqué la « normalisation » du RN comme force politique crédible et a mis en relief les faiblesses de ses opposants, allant jusqu’à constater que « certains leaders somnolaient » pendant la réunion. Cette réunion, qu’il décrit comme un duel implicite avec Macron, l’a conforté dans l’opposition du RN face au camp présidentiel.
Enfin, Bardella exprime sa fierté lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, malgré ce qu’il perçoit comme des dérives idéologiques dans la cérémonie d’ouverture. Il applaudit cependant les efforts pour redonner à Paris un visage plus propre et plus sûr, tout en critiquant le « wokisme » dans la mise en scène, qui, selon lui, exclut des valeurs traditionnelles françaises. Pour Bardella, ces jeux ont permis de rappeler la grandeur de la France, illustrée par des événements dans des lieux emblématiques tels que la tour Eiffel et le château de Versailles.
À seulement 29 ans, Jordan Bardella se dévoile ainsi à travers ce livre comme un porte-parole des classes populaires, fier de ses origines, et ancré dans une vision d’une France forte de ses traditions et de son histoire.