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« Les papiers n’étaient pas complètement bons »… Rolland Courbis se confie sur son année de joueur en Grèce

« Il avait inventé Photoshop déjà à l’époque« , confie sa fille Olivia, avec un grand sourire. Père et fille, Rolland et Olivia, réunis pour la promo du film 4 Zéros, qui sort en salles ce mercredi.

En toute fin d’interview, Rolland Courbis aborde rapidement une anecdote au sujet de sa carrière de joueur. Bien qu’il soit désormais connu et reconnu en tant que consultant sur RMC et La Chaîne L’Equipe, il a eu auparavant une très belle carrière d’entraîneur et de joueur.

En 1973, une toute autre époque du football, où, en Grèce, seuls les joueurs grecs pouvaient y évoluer, le championnat local cherche alors à se renforcer coûte que coûte. Et certains recruteurs parcourent l’Europe pour voir si certains noms ressemblant aux noms grecs n’auraient pas de vraies origines grecques… Courbis ? Pourquoi pas…

Rolland Courbis a alors cherché autant que possible des origines grecques…

Racisme exacerbé dans les stades en Espagne, que faut-il faire ?

Suite aux graves incidents racistes qui ont fait stopper la rencontre entre streamers entre l’Espagne et la France (2-0), samedi soir, l’émission Le Dèj Foot revient sur cette actualité.

Amine m’a tuer, Michou, SDM, Zack Nani et bien d’autres streamers français étaient réunis pour une grande fête du divertissement sportif, ils en sont sortis ulcérés par l’attitude de dégénérés en tribunes.

Thibaud Vézirian en débat avec le professionnel du e-sport, Djooks, qui a notamment travaillé en Espagne, pour comprendre comment ce phénomène continue de monter années après années.

Que faut-il faire ? Comment endiguer ce fléau ? Pourquoi l’Espagne ? Qui sont ces jeunes sans aucune tolérance ni acceptation de l’autre ?

Les réponses dans cet extrait de l’émission (en direct sur Twitch de 12h30 à 14h30).

Agressions, joueurs à l’hôpital, insultes : les Arméniens de Bourg-les-Valence tombent dans le traquenard du FC Turquoise

Ils ne s’attendaient pas à un pareil traquenard. L’équipe réserve de l’AS Homenetmen Bourg-les-Valence se déplaçait dimanche sur la pelouse du FC Turquoise, en 5e division de district, le plus bas échelon. C’était là le premier match officiel de l’histoire de cette équipe B, ils s’en souviendront tristement longtemps.

Alors que l’équipe de Français d’origine arménienne menait 0-2 à l’extérieur, une horde de dégénérés s’en est pris aux joueurs et aux dirigeants. Des scènes de violence intolérables. Des attaques à l’arme blanche qui ont conduit deux joueurs à l’hôpital pour des blessures mineures.

Crédit X : @nigaribr7

Sur fond de racisme et de tensions entre la communauté turque et la communauté arménienne, des Français d’origine turque, parfois venus des abords du terrain, s’en sont pris violemment à deux joueurs en particulier.

Ces derniers ont été obligés d’être pris en charge par l’hôpital le plus proche. Des actes irresponsables et inadmissibles qui doivent être durement sanctionnés prochainement en justice et par la FFF (Fédération Français de Football).

Contacté par Entrevue dimanche soir très tard, le club de l’AS Homenetmen Bourg-les-Valence menait les procédures réglementaires afin de porter plainte dans les prochaines heures. Les deux joueurs blessés légèrement ont pu rentrer chez eux dimanche soir.

Première réaction politique (qui en attend d’autres) du maire de Valence, Nicolas Daragon, via un communiqué : « Je condamne avec fermeté les actes de violence survenus ce jour pendant le match de football entre le FC Turquoise de Valence à l’AS Homenetmen de Bourg-lès-Valence« .

Après cette rencontre sous haute tension au stade Jean-Germain à Valence, hier, le match retour devra être pris très au sérieux par les autorités. Et ce, alors que l’on parle d’un match de 5e division de district…

« Un jour Adrien Rabiot va revenir avec une équipe et va leur faire mal (au PSG) » : le voilà à l’OM !

Adrien Rabiot doit arriver en début de soirée à l’aéroport de Marignane. Il passera mardi sa visite médicale, préalable à l’officialisation de son transfert à l’Olympique de Marseille.

C’est un coup de tonnerre pour l’OM et pour la Ligue 1. Le milieu international français de 29 ans, Adrien Rabiot, va s’engager dans les prochaines heures avec l’Olympique de Marseille, ennemi juré du PSG, club où il a été formé.

Sur les réseaux sociaux, les débats sont enflammés au sujet de l’ex-milieu parisien : est-il vraiment un supporter de l’OM depuis son tout jeune âge, comme l’avait dévoilé So Foot ? Va-t-il relancer sa carrière alors qu’il atteint l’âge de son prime ? Sera-t-il apte physiquement pour le classico du 27 octobre ? Sans aucun doute.

De nombreuses images ressortent sur les comptes de supporters sur X : notamment celles ci-dessous où les ultras du Collectif Ultras Paris (CUP) demandent à Adrien Rabiot de « rester avec nous », « t’es un p***** de Parisien, t’as ça dans le sang !« … Pas vraiment…

En tout cas, c’est Hatem Ben Arfa, lui aussi passé par le PSG et l’OM qui a joué les devins au sujet de la carrière d’Adrien Rabiot. Déjà en 2019, « HBA » insistait pour dire qu' »un jour Adrien Rabiot va revenir avec une équipe et va leur faire mal« . Premier élément de réponse le dimanche 27 octobre pour le classique de feu OM-PSG, à l’Orange Vélodrome.

Hatem Ben Arfa, parti lui-aussi en mauvais termes avec le président du PSG, avait aussi déclaré : « Dans la vie comme je l’ai dit, par rapport au président du PSG, il ne faut jamais sous-estimer son adversaire, un jour il revient, il est plus fort. Il faut toujours respecter l’humain.« 

Puis : « Quand on ne le respecte pas, à un moment donné, tu le paies. Et je pense qu’Adrien Rabiot va revenir un jour avec une équipe et va leur faire mal. Parce que c’est la vie. Quand tu donnes le mauvais, tu reçois le mauvais. On doit respecter l’être humain.« 

On se souvient qu’Adrien Rabiot avait rejoint la Juventus Turin en 2019 dans des circonstances chaotiques. En fin de contrat au PSG, son refus de prolonger lui avait valu six mois hors de terrain, mis au ban par la direction parisienne.

Plus d’informations sur la venue d’Adrien Rabiot à l’OM dans l’émission Le Dèj Foot, sur Twitch/X/Kick et TikTok en direct de 12h30 à 14h30.

Le « président à vie » Didier Roustan est décédé à l’âge de 66 ans, des suites d’une maladie

Didier Roustan s’en est allé. À l’âge de 66 ans. Bien trop tôt, forcément. Des suites d’une grave maladie décelée sur le tard, ces derniers mois. Le journaliste avait quitté l’antenne de La Chaîne L’Equipe pour se soigner depuis la fin du mois de juin.

Unique. Didier Roustan n’avait pas son pareil. Une gouaille, des petits mots, un plaisir incommensurable de voir évoluer les artistes du ballon rond. Passé par TF1 (Téléfoot), Antenne 2 et Canal+, son chemin télévisuel l’a finalement amené à devenir « président à vie » de L’Equipe du Soir, sur La Chaîne L’Equipe.

Beau jeu, beau geste, c’est le football qu’il aimait par-dessus tout. Pouvoir en parler librement à l’antenne jusqu’aux dernières semaines de sa vie aura été un privilège qu’il a su apprécier à sa juste valeur.

Il n’a pas fait que commenter l’Euro 1992 (avec Michel Hidalgo) ou la Coupe du monde 1994 (avec Eric Cantona), il a joué, aussi. À 16 ans, il s’entraine avec les professionnels de l’AS Cannes, sa ville.

Grand fan de Diego Armando Maradona, Didier Roustan a connu des générations de grands footballeurs : de Platini à Zidane, de Maradona à Messi. Avec lui, le football plaisir est élevé au rang d’art.

Un artiste de la scène médiatique est décédé dans la nuit de mardi à mercredi. Nul doute qu’il doit déjà régaler d’anecdotes ses nouveaux partenaires, là-haut.

Retrouvez ici cette émission spéciale Edinson Cavani, avec l’hommage de Didier Roustan au buteur du PSG.

Ligue Europa : Tirage intéressant pour l’Olympique lyonnais et Nice

Après le rude tirage au sort de la Ligue des Champions, nouvelle formule, deux autres clubs français attendaient de savoir à quelle sauce ils allaient être mangé, en Ligue Europa, ce vendredi midi.

Là aussi, un groupe d’équipe élargi, un tirage au sort informatique et on découvre les 4 adversaires à domicile et 4 adversaires à affronter à l’extérieur. Les Coupes d’Europe retrouvent force et suspense cette saison. Avec son lot d’affiches chaque semaine.

Les deux clubs français engagés dans la deuxième Coupe d’Europe, Lyon et Nice, tombent sur des matchs de beau standing. Mais la qualification reste totalement envisageable.

Comme on l’évoquait en suivant le tirage en direct ensemble dans le Dèj Foot ce midi, Lyon recevra Francfort (Allemagne), l’Olympiacos (Grèce), Ludogorets (Roumanie) et le Besiktas (Turquie). Et se déplacera chez les Glasgow Rangers (Ecosse), sur la pelouse du Fenerbahce (Turquie), du Qarabag (Azerbaïdjan) et d’Hoffenheim (Allemagne).

Pour l’OGC Nice, scénario un tout petit peu plus clément. Réceptions des Glasgow Rangers (Ecosse), de la Real Sociedad (Espagne), de Bodo Glimt (Norvège) et de Twente (Pays-Bas). Déplacements à Rome (Lazio, Italie), au Ferencvaros (Hongrie), face à l’Union Saint Gilloise (Belgique) et Elfsborg (Suède).

INTERVIEW – Matthias Dandois et le BMX veulent rendre les Jeux « plus cool » !

Il mettra fin à sa carrière de légende du BMX à la fin de l’année 2024. En attendant un possible 10e titre de champion du monde, Matthias Dandois endosse la responsabilité de représenter tous les sports nouveaux aux JO de Paris. Entretien avec « monsieur l’ambassadeur », à retrouver en intégralité dans le nouveau numéro d’Entrevue, actuellement en vente.

Thibaud Vézirian : Matthias, on a besoin d’y voir plus clair. Le BMX a fait son entrée aux Jeux Olympiques en 2008 à Pékin (Chine), mais ce n’est pas au programme officiel des JO de Paris…

Matthias Dandois : Le BMX, ce sont plusieurs disciplines. Si les courses de BMX, la race, sont bien entrées aux JO 2008, ça n’a rien à voir avec le freestyle par exemple. Le BMX freestyle, il y a des sauts, des rampes… C’est arrivé à Tokyo au Japon en 2021. Le BMX flat, troisième discipline, c’est mon sport ! Il entre en sport de démonstration aux JO de Paris pour finaliser son arrivée à Los Angeles en sport officiel. À Paris, place de la Concorde, le but sera de faire mon run habituel. C’est une exhibition pour faire la meilleure présentation de notre sport, avec des tricks (des figures) que je connais par cœur. Ça va être un kif de ouf, avec zéro pression. J’ai déjà tout gagné dans mon sport.

Être ambassadeur des nouveaux sports aux JO de Paris, ça consiste en quoi ?

Il s’agit de porter la parole des disciplines alternatives, d’aller réunion de consulting avec le CIO (comité international olympique), etc. L’idée, derrière cela, c’est de faire baisser la moyenne d’âge des audiences télé. Aujourd’hui, on ne va pas se mentir, c’est entre 58 et 60 ans. Il faut aller chercher les jeunes. C’est une question de business, rendre les Jeux plus cool, améliorer les droits télé. Je représente le skate, le BMX, le break, je vais participer à la cérémonie d’ouverture et je ferai donc les démonstrations de BMX flat les 30 et 31 juillet.

Le karaté a justement disparu des sports représentés aux JO de Paris, ce n’est plus un sport  assez « cool » ?

C’est un lobbying de tous les instants. Tu ne peux pas faire entrer aux JO n’importe quel sport. Quand un sport d’une catégorie sort, il faut le remplacer par un sport de même catégorie. Le break est considéré comme un sport de combat. Ils ont donc dû faire sortir un équivalent. C’est tombé sur le karaté car cela faisait le moins d’audience. C’est qui est d’ailleurs assez bête (il sourit) car on avait un énorme espoir de médaille, avec Steven Da Costa. C’est un jeu de chaises musicales et ça ne fait pas que des heureux, c’est logique.

Interview en intégralité à retrouver dans le numéro d’Entrevue de mai 2024.

Enquête autour de la mystérieuse canette anti-Coca

« Voici le prix de l’œuvre d’art la plus curieuse », un drôle de trophée décerné lors du principal salon international d’art moderne et contemporain mexicain. Zona Maco, c’est le nom de la plus grosse foire d’Amérique latine. En ce début d’année 2024, c’est au gré de mes pérégrinations sur Internet que l’IA m’envoie cette notification : « Cette canette imbuvable va faire chanceler Coca ». Un titre accrocheur, ni une, ni deux, je clique.

Et tout va s’enchaîner. Ma curiosité m’amène sur les traces de cette « Undrinkable can », la canette imbuvable. Imbuvable car scellée. Scellée des deux côtés car de mystérieux artistes sont passés par-là.

Exposée dans un distributeur des plus classiques, au beau milieu de ce salon d’art contemporain à Mexico, cet objet relève désormais de tous les fantasmes. Le collectif d’artistes « QSTNMRK? », derrière cette idée, ne souhaite absolument pas révéler son identité. Particulièrement intrigué, je me lance dans plusieurs jours de recherches. Le premier objectif, savoir ce qui se cache derrière ce drôle de nom. C’est simple : QSTN comme « Question », MRK, comme « Mark ». Question Mark, « point d’interrogation ». Je ne suis pas plus avancé.

Fin février, quelques jours après la fermeture de Zona Maco, je mène la traque de ces trublions aussi créatifs que Banksy mais pas aussi bruyants que les Daft Punk. Deux autres artistes dont le leitmotiv semble proche du célèbre « vivons heureux, vivons cachés ». Espérons qu’il y ait réellement une bande d’artistes derrière QSTN MRK? et pas un nouveau genre d’intelligence artificielle ! À l’ère de Chat GPT, je me méfie de tout.

Leur site Internet Undrinkablecan.com ne laisse aucune information sur leur existence, ni sur leur nombre ou leur origine. J’appelle donc l’organisation de la foire, afin de savoir qui aurait bien pu leur déposer cet objet d’art mystérieux. Par chance, ce n’est pas un simple livreur lambda.

Au cours de cet entretien téléphonique d’une dizaine de minutes, en anglais, j’apprends alors que ce distributeur permet bien de s’acheter des canettes. Des canettes impossibles à ouvrir, certes, mais des canettes quand même. Dessus, non pas le logo de Coca-Cola, mais celui d’un « fuck » joliment redessiné. Un doigt d’honneur presque esthétique, oui. C’est de l’art, paraît-il ! La première canette achetée a coûté 1 euro à son heureux propriétaire. La deuxième, 2 euros. Et ainsi de suite. Premier venu, premier servi. On peut même constater où en sont les ventes via le site Internet du collectif d’artistes. Le but ? Obtenir des fonds pour lancer une action rapide en bourse et créer un mouvement sur l’action Coca-Cola ! Culotté. Je peine à y croire.

L’organisation de Zona Maco me rencarde : la galerie Furiosa, basée à Mexico, est responsable de la venue de cette œuvre si particulière. J’ai l’impression de me rapprocher déjà de la fin de mon enquête ! Vite fait, bien fait. Je ne suis pourtant pas au bout de mes peines. Après plusieurs tentatives téléphoniques, c’est presque un retour à la case départ : « C’est un collectif d’artistes du monde entier, ils tiennent à rester secret, je ne peux pas vous en dire plus car je n’en sais pas plus. »

Tout tombe à l’eau. Je me croyais déjà au cœur d’une fantastique affaire, sorte de mix entre un album de Tintin reporter et une épisode de Columbo. Raté. Je pense alors en rester là, faute de moyens d’en savoir plus. L’œuvre d’art a fait quelques émules, plusieurs articles parlent du sujet en Amérique. On apprend donc que ces artistes d’un nouveau genre, proches de l’univers satyrique de Deadpool, « aussi engagés que Sea Sheperd ou Greenpeace », souhaitent questionner de grands sujets de société à travers plusieurs lancements de ce genre chaque année.

Au cours de mes recherches, je découvre que le Mexique est durement touché par les activités du géant mondial du soda. Au début des années 2000, l’ancien PDG de Coca-Cola Mexique, Vicente Fox, devient Président du pays. Dans la foulée ou presque, la marque obtient la plupart des concessions d’eau dans diverses régions. Extrayant des millions de litres chaque jour. Catastrophe : le pays subit une pénurie d’eau, les habitants en pâtissent. Le Coca devient plus abordable que l’eau potable !

Aux Chiapas, l’État du Mexique où le taux de pauvreté est le plus élevé, on relève un triste record : c’est la région du monde où l’on boit le plus de Coca-Cola, « la consommation moyenne par personne est cinq fois supérieure à celle du reste du Mexique et 32 fois supérieure à la moyenne mondiale », selon le Conseil national des sciences et technologies (Mexique). Chiffre totalement délirant : la consommation moyenne de ce soda serait de 2 litres par jour par personne dans ce pays.

Le sucre tue, le manque d’eau aussi.

Là-bas, Coca-Cola pompe frénétiquement les nappes phréatiques, l’accès à l’eau potable en est rendu difficile. Les habitants se rabattent sur la boisson sucrée. Pénurie d’eau potable, eaux contaminées et aucun traitement mis en place, voilà le triste topo.

Le Mexique reste à ce jour le premier pays consommateur de Coca-Cola dans le monde et représente plus de 40% des ventes de la marque sur le continent latino américain. Le sucre tue, le manque d’eau aussi. Le sucre serait d’ailleurs responsable de plus de 3 millions de décès dans le monde, directement ou indirectement. Une addiction terrible. Cette drogue fait des ravages, le collectif QSTNMARK? tente de faire bouger les lignes.

Quelques jours plus tard : un livreur UPS sonne à ma porte. Un colis « fragile ». Je n’attends rien. Je ne m’attends à rien. J’ouvre méticuleusement. Une boite rouge et blanche. La fameuse canette installée dans un écrin transparent ! Un sachet de 39 grammes de sucre accompagne celle-ci. C’est à verser dessus pour réaliser soi-même l’œuvre d’art. Une protestation, fait maison.

Dedans, un gentil message m’invite à mieux comprendre le projet de ces artistes top secret. Le jour-même, tout s’emballe : je suis contacté par un compte anonyme sur le réseau social X. Quelqu’un souhaite me joindre. J’ai piqué leur curiosité. Je propose une visio. Ils m’octroient un simple appel audio. J’ai affaire à un homme, voix dynamique, volontiers amical. Difficile de donner un âge ou autre chose sans tomber dans l’interprétation. À moi de lui tirer les vers du nez. Mission compliquée.

 Après quelques minutes pour faire connaissance, je commence à sympathiser avec ce Français, sans accent particulier. Il m’explique travailler dans le monde entier. C’est son story-telling, personne n’est obligé de le croire.

« Bousculer Coca-Cola en Bourse »

Selon lui, Question Mark est un groupe d’une demi-douzaine d’artistes issus de différents métiers. La moitié de mes questions prennent un stop : « je ne peux pas répondre à ça ». Ils vivraient en France, mais aussi au Japon ou encore à New York aux Etats-Unis. Mes déductions me forcent à croire qu’ils évoluent dans le marketing digital, la publicité ou le graphisme. Peut-être des comédiens, des danseurs ou des entrepreneurs à succès. Leur collectif semble complémentaire, chacun apporte ses talents, ils réalisent régulièrement des visios tous ensemble pour « brainstormer ».

Quand je lui demande ce qu’ils vont faire de tout cet argent récolté suite à la vente de ces « canettes imbuvables », mon interlocuteur prend un air très sérieux : « À la fin de la vente, 100% des profits seront investis dans une opération, ce qu’on appelle un short, afin de bousculer Coca-Cola en Bourse, marquer le coup. Une action rendue public dans le but de créer un mouvement. Une vague, une première alerte. Et si possible faire baisser l’action. » Gare à la réaction de Wall Street. « Si ça fonctionne aussi bien que prévu, tous les bénéfices seront reversés à trois ONG basées au Chiapas. »

The Undrinkable Can et son distributeur spécifique doivent ensuite être amenés à parcourir le monde. La présence de cette « œuvre » au Mexique n’était que la première pierre. À l’heure où j’écris ces lignes, des discussions seraient même entamées avec plusieurs grands musées parisiens. Mais aussi à Berlin, Londres, Madrid et Rome.

Leur message doit voyager, leur message doit prendre de la force. D’ailleurs, si on lit bien le dos de la canette -ce que personne ne fait habituellement, c’est trop anxiogène-, on ne découvre pas le traditionnel tableau de valeurs nutritionnelles. À la place, ils ont inscrit des messages forts : « Chaque jour, Coca-Cola vend 2 milliards de bouteilles. Chaque année, ce sont 400 milliards de litres d’eau utilisés et 5 milliards de tonnes de CO2 émis ».

Juste en-dessous, le collectif précise qu’avec « une canette par jour, +26% de risques de diabète type 2, +87% de risques de cancer du pancréas, +26% de risques de maladie des reins, +60% de risques de devenir obèse », et clou du spectacle, « carie dentaire garantie après dix ans » ! Pas de quoi donner envie de desceller la canette…

Coca, symbole de tous les excès du capitalisme excessif de ces 40 dernières années ? Désastre écologique et désastre sanitaire. Leur action a de quoi profondément agacer le géant du soda. Voilà peut-être pourquoi ce collectif d’artistes préfère rester totalement anonyme…