fbpx

INTERVIEW – Romain Molina : après la fête, la face cachée des Jeux Olympiques Paris 2024

Après la joie des Jeux Olympiques à domicile, la crise de plusieurs fédérations sportives françaises ? C’est ce que l’on apprend dans le « Livre noir des Jeux Olympiques », écrit par Romain Molina (Éditions Exuvie). Depuis le sud de l’Espagne, où il réside, le journaliste d’investigation a accordé à Entrevue un long entretien sur les dessous du plus grand événement sportif mondial. Glaçant.

Thibaud Vézirian : Bonjour Romain, tu as sorti juste avant Paris 2024 un livre retraçant les dérives des Jeux et du Comité Olympique… tu arrives encore à apprécier ce type de grand événement malgré tout le négatif que tu décris en coulisses ?

Romain Molina ­: Il y a des athlètes que je connais, donc forcément, le rapport est un peu différent. Le problème n’a jamais été les Jeux Olympiques, c’est quelque chose de magnifique. Le problème, c’est la manière dont ils sont réalisés. Tout ce qu’il y a derrière. En espérant qu’un jour, les athlètes soient remis au centre de l’équation. C’est quand même la seule compétition sportive au monde où les athlètes reçoivent zéro euro à la fin de la part du CIO (NDLR : Comité International Olympique), les organisateurs. C’est quand même un concept… Pendant ce temps-là, le directeur de la communication institutionnelle du CIO, Monsieur Christian Klaue, prend 540 000 dollars par an. Une aberration.

À force de dénoncer toutes les histoires sombres du sport mondial, on te reproche parfois d’être uniquement négatif. Tu as pris du plaisir en regardant Paris 2024 ?

Bien sûr, forcément ! Notamment en regardant le basket, mon sport. Quand tu vois l’excellente arène de Lille, c’est fort. Et puis il y a aussi des sports moins médiatisés : c’est magnifique pour tous ces athlètes-là, ainsi que les staffs, d’exister un peu. Par exemple, le tir à l’arc, c’est un art. La posture, la patience, la respiration, etc. Il y a plein de sports qu’on connaît mal.

Et cette cérémonie d’ouverture ? Réussie ? Pas réussie ? Les commentaires ont été globalement dithyrambiques, sauf chez quelques Français ronchons…

Je n’ai jamais regardé en direct une cérémonie d’ouverture de ma vie. Mais j’ai deux choses à dire. La première, c’est que Play the Game, une association très importante dans le milieu du journalisme sportif, explique que toutes les cérémonies d’ouverture servent à donner une bonne image des régimes en place, à montrer sa légitimité. De tout temps. Ensuite, mettre de l’idéologie dans une cérémonie d’ouverture, tous le font. Ça fait partie de la politisation acceptée par le CIO. Je ne pense pas que ce soit ça la véritable essence du sport… Dans une cérémonie, les gens attendent du grandiose. La course au gigantisme me gêne. Après la cérémonie de Paris, tu sais déjà qu’aux États-Unis, ils se sont dits : il va falloir qu’on fasse mieux à Los Angeles ! Et le CIO fait monter ça, ce qui fait dépenser de plus en plus de sommes folles. Le Canard Enchaîné a dévoilé que le coût global de la cérémonie d’ouverture était de 122 millions d’euros. Avec autant d’argent investi, heureusement que c’est un minimum joli ! Mais d’un autre côté, on ne va pas faire les rabat-joie. Il faut vivre… On parle quand même de la France, de la francophonie. Il n’empêche, on a fait courir un risque insensé à la population sur place, avec un gros problème sécuritaire. Les services de renseignement l’ont dit. Tant mieux, il n’y a pas eu d’attentat. C’est génial. Bravo à tous les services.

Tu retombes dans le négatif (sourire)…

D’ailleurs, on n’en parlait plus mais ils ont réussi une prouesse exceptionnelle : cacher les SDF et les migrants ! Notamment au gymnase des Vignoles, dans le XXe arrondissement de Paris. Il y a 162 SDF et migrants qui ont été calfeutrés toute la journée de la cérémonie d’ouverture, avec interdiction de sortir. Ça, c’est l’autre face de la cérémonie d’ouverture. Ils ont même mis des grandes bandes de papier sur les baies vitrées pour éviter qu’on voie qui il y avait à l’intérieur… Une épuration de Paris. Comme l’Égypte l’a fait lors de la dernière CAN (Coupe d’Afrique des Nations), comme le Yémen l’avait fait lors de la Coupe du Golfe, et on avait accusé la Russie de faire pareil.

Avec une telle enquête sur les Jeux Olympiques et donc forcément sur Paris 2024, tu n’as reçu de menaces ? On a cherché à te faire taire ?

Non, ce sont des grands muets. Des organisations qui ne répondent pas. Le CIO adore faire son petit numéro de promotion et puis c’est tout. Ils sont au-dessus et laissent filer les remarques négatives. On peut voir à l’arrivée de Thomas Bach, le président du CIO, à Paris, il avait brandi des banderoles d’appel à la paix, accompagné de réfugiés, c’est exceptionnel. Il vise le prix Nobel de la paix. Ça, cela fait partie du culte de la personnalité des grands leaders. Par rapport à mon livre, le seul truc qui m’a surpris, ce sont les athlètes français. Ils viennent tous me contacter en privé, dont certains médaillés olympiques, mais ensuite, personne n’ose parler. Ou très peu. Il y a une énorme peur. Au canoé-kayak, notamment. En lutte, en escrime, aussi. Ça m’a impressionné.

D’où vient cette peur de parler ?

Ils ne veulent pas parler avant une compétition, car sinon, ils ne seront pas sélectionnés. Tu te rends compte qu’en fait, les athlètes sont terrorisés par leur fédération. Tout cela fait écho à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les différences entre les fédérations sportives. Une omerta.

Après les JO, les scandales vont éclater ?

Oui, et la faillite du sport français va arriver. La fameuse ANS (Agence Nationale du Sport) a beaucoup dopé financièrement les fédérations françaises. 2,5 millions ou 2,6 millions d’argent public dans la lutte cette année sur un budget de 4,5 millions pour 23 000 licenciés. Ils disent 28 000, peu importe. C’est énorme, sachant qu’en plus, il y a des plaintes pour emploi fictif ou usage de faux. Pas grave. On passe. Un plan de sauvegarde et des dettes faramineuses ? On passe. L’escrime ? Un trou d’un million. Qu’est-ce qu’on en fait après les Jeux ? Pourquoi on a autant de fédérations olympiques en déficit, alors qu’elles sont dopées d’argent public ? Les subventions vont baisser, on va assister lors de l’après Paris 2024 à la faillite de plusieurs fédérations où l’argent a été très mal géré. Avant les Jeux, la politique, c’était de ne surtout pas regarder ce qui se passait vraiment. L’argent public a servi à engraisser les dirigeants de fédérations, à aucun moment, on leur a demandé des comptes. La Fédération française d’escrime est sous inspection générale depuis 16 mois. 16 mois ! Évidemment, il ne fallait rien sortir avant les Jeux. C’est l’inspection la plus longue du monde… Ridicule. Vu que c’est le premier pourvoyeur historique de médailles françaises, on ferme le couvercle… Pour la Fédération française de football (FFF), quand il y a eu la volonté politique d’écarter M. Le Graet du sommet, l’audit a duré quatre-cinq mois. La Fédération française de foot, des centaines de salariés, face à celle d’escrime… C’est un manque de volonté.

Ça me fait penser à tous les Jeux Olympiques en fait : au Brésil, en Russie, au Japon… Souvent pire qu’en France, avec des stades déserts pour toujours, dès la fin des JO.

On appelle ça les éléphants blancs. Les stades mais aussi les pistes, aux Jeux d’hiver, de bobsleigh ou autre, le tremplin de saut à ski près de Grenoble, à l’époque, en friche depuis 30 ans… Sarajevo, Turin… Tokyo ? Le grand dôme de gymnastique, vide. Pour Paris 2024, on s’est loupés sur le budget, surtout. Parce qu’à la base, la piscine de Saint-Denis devait faire 15 000 places, pour englober tous les sports aquatiques. Il y a eu un dépassement de 91 millions d’euros, environ. Et elle fait seulement 5 000 places. Or, World Aquatics, ils te font comprendre que pour la natation libre, il faut 15 000. Donc, en fait, on a créé ce centre aquatique en Seine-Saint-Denis pour du water-polo, de la natation synchronisée et du plongeon. Je n’ai rien contre ces sports. Ce sont des disciplines intéressantes. Mais ce ne sont pas les natations phares. On a créé ce centre-là avec un surplus de 90 millions par rapport à ce qui a été planifié. Et les moments phares se sont joués à Nanterre.

Les budgets ont donc été sous-estimés ?

Totalement sous-estimés. Je n’ai pas bossé dans le BTP, mais une erreur de 90 millions pour 3 fois moins de capacité, il y a un problème quelque part. Sachant qu’on savait dès le départ que ce n’était pas viable d’avoir une piscine de 15 000 places en France. Mais le plus exceptionnel, c’est l’ancien dépôt militaire de la Courneuve qu’ils ont rénové pour le tir…

Un énorme couac ?

10 ou 15 millions d’euros investis. Ils se sont rendus compte qu’en fait, ce lieu ne pouvait pas accueillir le public, ­trop petit. Direction Châteauroux, au centre national du tir. On n’a pas créé tellement de nouvelles structures, c’est le point positif. À Tahiti, il y a quand même le couac de cette fameuse tour d’arbitrage, en aluminium, ça a pété des coraux à 10 endroits différents. Irrémédiable. Pour des jeux écolos, c’est quand même assez beau…

Tu abordes souvent la question de ces budgets mal tenus. Quel sera le fameux coût pour les Français ?

La vraie question, en fait, c’est pourquoi on n’arrête pas de mentir aux gens en disant les Jeux payent les Jeux ? Ça n’a jamais existé. Les Américains ne l’ont pas fait, les Russes non plus. Personne. La France n’avait pas réussi à Albertville, ni à Grenoble. Donc, je ne vois pas comment en 2024, ça y est, on va réussir ce coup-là ! C’est la faute du CIO, grand gagnant. Parce qu’il ne faut pas oublier que le gagnant, c’est le CIO. Tu as uniquement le droit d’afficher les sponsors du CIO lors des Jeux. C’est noté dans le contrat de ville hôte. Et le deuxième grand gagnant, ce sont peut-être les grandes entreprises de BTP qui vont récupérer des appels d’offres. Mais en aucun cas, le citoyen français.

Mais c’est un boost colossal en termes d’image.

Les rentrées d’argent espérées ne sont pas là. L’aspect marketing est un désastre. Pour m’être renseigné, ça a été validé par plein de commissions : ils espéraient plein de rentrées via l’afflux de touristes asiatiques. On les a pris pour des imbéciles en voulant leur vendre n’importe quoi à des prix trop élevés. Le ruissellement économique, c’est une connerie sans nom parce que Paris est déjà une ville touristique. Comme Londres, et tant d’autres. Londres 2012, Boris Johnson, en plein milieu des Jeux, a demandé aux Londoniens de revenir parce que c’était vide. Une ville comme Paris n’a pas besoin des Jeux pour attirer les touristes. Bunkerisation de la ville, prix complètement exubérants ici et là, tu te retrouves avec une baisse de la visite touristique. Londres avait déjà expérimenté ça. On pensait être plus malin que les Londoniens ? En fait, les JO peuvent te servir dans une ville où, naturellement, tu n’irais pas… Ils ont voulu faire du made in France. En fait, ils ont vendu les licences. Le problème, c’est de les vendre aux copains. Tu as le Coq sportif. La marque a demandé un prêt au comité olympique de 2,5 millions d’euros. Les kimonos invalidés par les judokas à deux jours des épreuves, on en parle ? Heureusement, le déficit ne sera pas aussi abyssal qu’à Sotchi (Russie) ou Athènes (Grèce). De toute façon, l’État a signé une garantie financière là-dessus. Et tu ne peux pas avoir les JO si tu n’as pas cette signature qui implique que les États sont garants.

Au sujet du CIO, tu le présentes comme une « monstruosité » et même une « mafia ». Ça veut dire quoi ?

Certains disent que c’est une secte parce qu’ils sont 105 membres, dont plusieurs d’un même pays, cooptés les uns les autres sans aucune transparence. Contrairement à la FIFA, où une fédération égale un vote. Au CIO, tu as un peu de tout : l’émir du Qatar, la princesse Nora de Liechtenstein, le prince de Monaco… Sans aucune transparence. Ils viennent de donner les Jeux d’hiver 2030 aux Alpes françaises et 2034 à Salt Lake City (Etats-Unis). Déjà, ça contredit toute charte olympique parce que l’article 5 indique que l’élection des Jeux olympiques ne peut pas se dérouler dans le pays où se passent actuellement les Jeux. Bref… Article 4, il faut une garantie de l’État. La France ne l’a toujours pas donné. Pas grave. Mais pour Salt Lake, là, c’est très grave. Ils ont conditionné l’obtention des Jeux au fait que la politique américaine change en matière de dopage. Les USA ont ouvert des enquêtes liées à l’Agence mondiale anti-dopage, le CIO ne veut surtout pas. Ils disent que c’est un règlement de compte politique ! Tu as le patron de l’Agence mondiale anti-dopage qui a refusé de se rendre aux USA pour témoigner. Thomas Bach, le président du CIO, a déclaré à Paris qu’il allait s’entretenir avec le prochain président des États-Unis afin que ce dernier dissipe les craintes du CIO. Il se place au-dessus de tout… Aucun homme politique n’est plus important que les Jeux.

Si tu veux les Jeux, tu dois donc accepter toutes leurs conditions ?

Les Russes l’ont fait, les Chinois l’ont fait, tous l’ont fait… Évidemment, le CIO va te faire ta promotion. C’est un outil de lobbying. On l’a vu récemment avec l’attribution pour les prochains jeux eSport. En Arabie Saoudite. Pendant deux heures, ils ont dit à quel point l’Arabie Saoudite est un pays exceptionnel. Vu le coût des Jeux, plus aucun pays ne peut se permettre un tel plan com, sauf les nouveaux géants. Pour les JO 2036, le Qatar et l’Inde sont en train de se livrer une bataille. Aujourd’hui, les villes moyennes ne peuvent plus y aller. Budapest avait essayé, la population avait dit non. Hambourg, pareil. Mais pourtant, les gens attendent du spectaculaire, du gigantisme… Les télés attendent ça, les annonceurs aussi. Ça va devenir des compétitions nationales.

Les nouvelles puissances font du soft-power, ou du sportswashing, car les historiques grandes nations sont à la peine…

J’ai posé la question à plein de gens, ils m’ont dit « Ah, mais les politiciens, ils aiment trop ça, parce que pendant trois semaines, ils sont au centre du monde. » Donc, tu as l’ego qui rentre en ligne de compte. Pourquoi les Alpes françaises n’ont pas été recalées en 2030 ? M.Wauquiez et M.Muselier les voulaient pour leurs régions. La soupe est tellement bonne. Dans ces cas-là, même le droit du travail est retoqué !

Comment faire pour changer tout ça ?

Il faut arrêter de donner un blanc-seing politique à ces gens-là. Ils doivent être jugés à la même enseigne que nous. Le problème, c’est que tu as des organisations qui fuient complètement les juridictions civiles. Le CIO fait la com’ de certains États. Ils sont par exemple allés voir Aliyev en Azerbaïdjan, pour dire à quel point il était exceptionnel. Une honte. À l’époque, c’était l’Ouzbékistan aussi, avec le président Karimov, un boucher sans nom. Et rappelle-toi la Chine, c’était exceptionnel. La Russie, c’était exceptionnel. Maintenant, la Russie, ils sont méchants. Ça y est… Après avoir mangé pendant 20 ans dans la gamelle russe, Thomas Bach, décoré par Poutine, a retourné sa veste. Et pour la petite anecdote, le CIO a même son bureau de lobbying à Bruxelles… Donc, la clé pour arrêter tout cela, c’est de dire non au CIO. Mais tu auras toujours des États et des présidents pour dire oui.


Le Livre Noir des Jeux Olympiques – Romain Molina (éditions Exuvie).

« Les papiers n’étaient pas complètement bons »… Rolland Courbis se confie sur son année de joueur en Grèce

« Il avait inventé Photoshop déjà à l’époque« , confie sa fille Olivia, avec un grand sourire. Père et fille, Rolland et Olivia, réunis pour la promo du film 4 Zéros, qui sort en salles ce mercredi.

En toute fin d’interview, Rolland Courbis aborde rapidement une anecdote au sujet de sa carrière de joueur. Bien qu’il soit désormais connu et reconnu en tant que consultant sur RMC et La Chaîne L’Equipe, il a eu auparavant une très belle carrière d’entraîneur et de joueur.

En 1973, une toute autre époque du football, où, en Grèce, seuls les joueurs grecs pouvaient y évoluer, le championnat local cherche alors à se renforcer coûte que coûte. Et certains recruteurs parcourent l’Europe pour voir si certains noms ressemblant aux noms grecs n’auraient pas de vraies origines grecques… Courbis ? Pourquoi pas…

Rolland Courbis a alors cherché autant que possible des origines grecques…

La vie après la mort : « on peut ne pas y croire, mais on ne peut pas nier le côté positif de l’expérience » (Docteur Jean-Jacques Charbonier)

Une méthode pour enfin accepter la mort ? Les années d’expérience d’hypnose particulière du Docteur Jean-Jacques Charbonier l’ont amené à constater les effets bénéfiques sur l’être humain. Il a accordé deux heures d’interview à Entrevue, sans tabou, ni prétention, sans langue de bois, en toute transparence. Malgré les réticences et critiques de certains

Il veut faire évoluer certains dogmes scientifiques trop profondément ancrés. Dans ses ateliers, Jean-Jacques Charbonier vous aide à mieux vivre la mort, à accepter le deuil. Cet ancien médecin, anesthésiste, réanimateur vient de sortir son nouveau livre « Les pouvoirs cachés de l’invisible » (Guy Trédaniel Éditeur), un recueil de nombreux témoignages d’expériences de vie après la mort.

Plongée dans un univers imperceptible jusque-là. Pour nous aider à mieux comprendre notre voyage après la mort.

Thibaud Vézirian : Vous avez été anesthésiste et réanimateur pendant plus de 35 ans, avant de vous focaliser sur la vie après la mort… Qu’est-ce qui vous a incité à prendre ce chemin ?

Jean-Jacques Charbonier :  J’ai choisi cette profession d’anesthésiste-réanimateur précisément pour étudier les expériences de mort imminente, après un arrêt cardiaque par exemple. Cela bouleverse leur vie. Ils sont clairement apaisés par rapport aux souffrances et aux angoisses de la mort, aux souffrances du deuil. J’ai choisi cette profession parce qu’au départ, je devais être médecin généraliste. Mais au SAMU, j’ai connu une expérience personnelle forte, une révélation… Je ne suis pas arrivé à réanimer un jeune incarcéré dans un véhicule. Et j’ai eu une perception, disons paranormal, d’une forme vivante qui quittait ce corps au moment de la mort. Je me suis alors souvenu de ce livre de Raymond Moody sur les expériences de mort imminente. Il décrivait ces incursions dans l’au-delà. Je l’ai vécu en tant que témoin. Nous sommes incarnés dans un corps et à un moment donné, on sort de ce corps. Une libération. Je suis rentré chez moi et j’ai dit à ma femme : je ne veux plus être médecin généraliste, je veux être médecin anesthésiste-réanimateur.

Cela vous a permis d’être au plus près des gens qui vivent ces expériences de mort imminente ?

En réalité, j’ai été très déçu ! Quand des gens vivaient des arrêts cardiaques, ils ne se confiaient pas du tout à moi, ils ne vivaient rien du tout. C’est en écrivant mon premier roman, en 2001, dans lequel j’évoquais ces expériences, que les gens sont venus vers moi. Depuis plus de 20 ans, je collecte donc leurs témoignages. C’est quand même dommage de devoir vivre un arrêt cardiaque pour en arriver à un tel apaisement devant la mort ! Et si on arrivait à reconstituer cette expérience sous hypnose, ne pourrions-nous pas obtenir les mêmes avantages ? C’est ça l’idée de départ. Avec mes premières séances collectives d’hypnose à Montréal et au Québec en 2014, les gens en sont sortis apaisés par rapport aux souffrances du deuil.

Les plus cartésiens peinent forcément à croire à tout cela…

On peut ne pas y croire mais en tant que médecin, on ne peut nier le côté positif de ces expériences. Au départ, il y avait une dizaine de personnes qui venaient. J’ai constaté que cela faisait du bien aux gens. J’ai donc développé cette technique et suis devenu un professionnel de l’hypnose. Avec le temps, j’ai constaté les faits, via une étude statistique envoyée au journal scientifique The Lancet. De manière très laïque, sans faire de prosélytisme ou quoi que ce soit. Oui, ça fait du bien, comme le sport, comme d’autres choses, cela a un effet concret. J’ai alors arrêté le métier d’anesthésiste-réanimateur, pourtant exercé avec beaucoup de passion pendant 35 ans.

Vous avez d’ailleurs eu des démêlés avec l’Ordre des médecins. Qu’en est-il aujourd’hui ?

J’étais très investi dans ce métier et même été désigné comme président de conférence médicale d’établissement, élu par tous les autres médecins, chirurgiens, etc. J’ai même été reconduit dans tous mes mandats pour les représenter auprès des instances ordinales et sanitaires diverses. J’ai été médecin-pompier en parallèle… J’étais vraiment bien ancré dans le milieu. Je ne suis pas un illuminé. Mais lorsque j’ai fait ces ateliers d’hypnose, c’est là où de graves problèmes sont arrivés.

Vous avez été interdit d’exercer, vos anciens collègues vous prennent pour un fou ?

Quand mes ateliers ont commencé à prendre une importance considérable, j’ai été convoqué auprès du conseil de l’Ordre. Pourtant, des médecins m’adressaient leurs patients pour tenter cette technique. Ils venaient aussi à mes ateliers, ça commençait à faire du bruit… Le conseil de l’Ordre m’a d’abord invité pour une discussion confraternelle à propos de mes activités paramédicales. Ils m’ont déconseillé de faire ça. Puis ils m’ont convoqué et m’ont interdit d’exercer, au prétexte d’une thérapie alternative non reconnue. Je devais absolument faire reconnaître cette activité avant de l’exercer. J’ai déposé un dossier dans ce sens en octobre 2015, présentant la trans-communication hypnotique (TCH). J’attends toujours leur réponse… J’ai donc bien fait de prendre un peu d’avance et de démarrer sans leur aval.

C’est votre forme d’hypnose en particulier qui est pointée du doigt ? Pourtant, l’hypnose est utilisée désormais en anesthésie, dans les hôpitaux, etc.

Tout à fait. Et j’ai moi-même pratiqué l’hypnose en bloc opératoire… Ce qu’ils n’acceptent pas, c’est de penser qu’on peut contacter les morts sous hypnose. C’est ça le problème. À tel point qu’ils m’ont fait faire une expertise psychiatrique !

Et, donc ?

Ça a duré toute une matinée. Je suis normal (il sourit). C’est une expertise psychiatrique. Vous pouvez la refuser. J’ai accepté afin de bien montrer le grotesque de la situation. Je pouvais donc exercer la médecine. Mais on ne m’a pas laissé continuer. Quand on veut contacter l’au-delà, ou notre âme, on est un cas psychiatrique. Il faut donc vérifier la santé mentale des gens. C’est idiot, dans toutes les religions du monde, on dit qu’il y a une vie après la mort, que l’au-delà existe. Donc, les médecins catholiques, ou de toute religion, on leur fait tous une expertise psychiatrique ?

Finis les soucis ?

Ils m’ont mis en garde à vue ! Deux fois. Ils sont venus me chercher. Le brigadier s’est excusé : ‘Docteur, je ne comprends vraiment pas pourquoi on vous en veut autant, je suis un fonctionnaire de l’État et j’ai été missionné pour vous surveiller comme si vous étiez un fichier S. Vos déplacements ont été tracés, votre téléphone a été mis sur écoute pendant trois mois’. Il m’a tout avoué. Le drone dans le jardin, j’avais trouvé ça suspect…

Votre redressement fiscal, très médiatisé, n’avait rien à voir ?

J’ai été très mal conseillé, comme tout le monde pourrait l’être. Mon cabinet comptable n’avait pas l’habitude de ce type de fonctionnement professionnel et ils avaient classé mes revenus issus de l’hypnose en revenus médicaux. D’où la faute. Nous avons ensuite créé une société spécifique, rectifié, cadré tout ça. Et payé l’amende. On est loin du blanchiment d’argent évoqué… L’État a d’ailleurs été débouté.

Tout cela avait fait tellement de bruit que votre livre s’était retrouvé au top des ventes…

C’était presque une meilleure pub que de faire le tour de tous les plateaux de télé ! Comme disait Séguéla, il n’y a pas de mauvaise publicité, il n’y a que de la publicité. De nos jours, ça suscite encore plus la curiosité des gens.

Revenons à vos ateliers d’hypnose… Comment ça se passe, réellement, pour emmener les gens à la rencontre de l’au-delà ?

On prend 45 personnes, on les met dans un état d’hypnose. Juste avant, il y a une présentation, j’explique un peu la définition de l’hypnose telle que je la conçois, parce que ce n’est pas du tout l’hypnose de Jung, de Freud ou d’Erickson. Pour moi, ce n’est pas dans le cerveau que se situe la conscience, c’est ailleurs. Je leur explique que leur conscience analytique cérébrale (CAC) va être mise au repos et qu’ils vont être en expansion de conscience pour connecter des informations qui ne sont pas dans leur cerveau. Ce qui est troublant. Mais tous les précurseurs de l’histoire du monde ont été attaqués, puis ont été reconnus ensuite pour leurs travaux. Pas de leur vivant ! Je pense que j’aurai le même lot… Je fais ça depuis une petite dizaine d’années et déjà, les résultats sont énormes. Si Dieu me prête vie, j’espère avoir encore une petite décennie de travail. En 20 ans, j’aurais réuni suffisamment de preuves pour dire que ce concept est valable. En médecine, on est tellement ignorant qu’on ne sait même pas comment notre propre cerveau fonctionne. On ne sait pas comment arrivent les maladies. On ne sait pas comment, parfois, elles disparaissent de façon inexpliquée.

Certains pensent que l’expérience de vie après un arrêt cardiaque est une hallucination dû à un dysfonctionnement du cerveau. Pas vous.
J’ai interrogé des centaines de personnes qui ont vécu ça et qui nous prouvent que ça ne peut pas être une hallucination. Puisqu’elles sont en mesure de décrire des scènes qui se trouvent non seulement à distance de leur corps physique, mais aussi à très grande distance au moment même où leur cerveau ne fonctionne plus. On sait pourtant que dans les 15 secondes qui suit l’arrêt cardiaque, le cerveau ne fonctionne plus. Avec un électroencéphalogramme plat, impossible de voir, d’entendre, de comprendre, de mémoriser tout ce qui se passe autour de soi et a fortiori, à distance. On est face à quelque chose qui nous dépasse et qui ne peut pas être expliqué par les dogmes que l’on s’est fixé. C’est comme ça que la science évolue, de tout temps, on a modifié les dogmes.

Qu’est-ce qui vous a fait transformer votre atelier de trans-communication hypnotique (TCH) en une programmation cellulaire hypnotique (PCH) ?

Avec plus de 45 000 personnes venues à mes ateliers, j’ai reçu énormément de retours. Dont des d’informations très surprenantes. Notamment des soins énergétiques. Des gens recevaient des informations physiques et guérissaient de certaines pathologies ou de certaines douleurs à la suite de mes ateliers. Par exemple, une femme témoigne avoir ressenti une chaleur au niveau de son cou. Elle avait un problème thyroïdien. Elle s’est sentie guérir. Je lui ai dit de faire attention, de ne pas arrêter ses médicaments et de consulter un médecin. Elle a été voir son médecin, a fait les tests médicaux… Et elle n’avait plus rien. Guérie. C’est du concret, non ? Des exemples comme ça, j’en ai des tas. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Idem pour les barreurs de feu ou les magnétiseurs. Ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas les choses qu’elles n’existent pas. Mais attention, il faut que cela soit complémentaire de la médecine traditionnelle.

La PCH est plus poussée que la TCH ?

À force d’observer mes ateliers, je me suis dit qu’il fallait en réaliser, non pas sur 45 personnes, mais sur 300-400 réunies dans un même lieu, pendant toute une journée. Afin d’agréger les énergies. C’est ça la programmation cellulaire hypnotique. Les gens sont bien installés, en hypnose profonde, une musique spécifique, dans une salle de cinéma. Ils vont retrouver les blessures de leur âme, des traumatismes vécus, par exemple pendant la vie fœtale. Une jeune femme s’est débarrassée d’une tristesse ancrée en elle, en ayant la vision de sa maman recevant des coups de pieds dans son ventre pendant sa grossesse. Et cela s’était réellement passé. Il y a aussi des visualisations de vie antérieure. Les phobies et angoisses peuvent venir parfois d’un traumatisme vécu dans une vie antérieure. À partir du moment où on a compris d’où cela venait, on est débarrassé de sa phobie ou de son mal-être.

Vous parlez aussi de « mémoires des lieux »…

Je me suis aussi aperçu dans mes premiers ateliers que des gens étaient connectés aux mémoires des lieux. Et on a pu vérifier que ces perceptions étaient exactes. Par exemple, à Saint-Hippolyte, près de Strasbourg, on avait fait une séance dans un hôtel où beaucoup de participants voyaient des enfants ensanglantés, mutilés… en détresse et enfermés. On a appris plus tard qu’à l’endroit précis où on avait fait la séance, il y avait eu par erreur un bombardement des Alliés. Ils pensaient que c’était un repère de nazis. En fait, on avait caché des enfants dans ce lieu pour éviter qu’ils soient pris par les nazis… Un drame.

Vous nous présentez des bienfaits fabuleux… 67% des personnes qui ont participé aux ateliers disent en avoir retiré un bénéfice. Mais il y a aussi des déçus, non ?

Bien sûr. Ce serait trop beau, il n’y a pas 100% de réussite et ce n’est pas satisfait ou remboursé, ils le savent. Parfois la conscience active cérébrale (CAC) est trop présente, les gens analysent trop. Mais c’est une minorité. Des gens connaissent des expériences très étonnantes qui parfois changent leur vie, tout de suite ou dans le futur, via une information qui leur est parvenue ce jour-là. Une femme était venue pour contacter son fils et son mari décédés dans un accident de voiture. Au moment de partager des expériences, elle nous dit sa frustration, sa tristesse de ne pas les avoir vu. Pour elle, rien ne s’est passé. Elle a seulement ressenti ses mains chauffer fortement. Cette femme, on l’a revue trois ans plus tard. Sa première séance a totalement changé sa vie, elle s’était effectivement aperçue de sa capacité à soigner avec ses mains. D’infirmière libérale, elle est devenue magnétiseuse et guérisseuse professionnelle. Grâce à cette seule petite information. Ce n’est pas tellement la quantité d’informations qui compte. C’est ce que vous allez en faire. Il y a des gens qui ont changé leur vie en raison de cette expérience : ils ont arrêté leurs médicaments, guéri de pathologies, supprimé des douleurs, se sont réconciliés avec des proches… Ces preuves remettent non seulement en cause le fonctionnement de l’inconscience, mais aussi le fonctionnement de l’hypnose, puisqu’on pensait que l’hypnose était une réminiscence de souvenirs enfouis dans l’inconscient ou dans la mémoire. Plus il y aura de témoignages, plus cela fera bouger les choses.

« Flo, j’ai déconné… » Le jour où Dimitri Payet s’est excusé de son attitude auprès de Florian Thauvin à l’OM

Un drôle de duo. Qui aurait pu faire encore plus d’étincelles sur le terrain. Mais l’OM n’a pu en profiter qu’avec parcimonie. Le hic, c’est que Dimitri Payet et Florian Thauvin ne s’entendaient pas très bien. Ou en tout cas pas tout le temps. Au début, non, puis il y a eu du mieux, avant que ça finisse mal.

Florian Thauvin se régale désormais sur les pelouses de Serie A, en Italie, sous le maillot de l’Udinese. Mais avant cela, l’attaquant international français a joué au Mexique, avec André-Pierre Gignac, à Newcastle (Angleterre) et bien sûr à l’Olympique de Marseille.

Souvent pointé du doigt quand les résultats ne vont pas, Florian Thauvin a aussi été habitué à entendre médias et supporters lui demander pourquoi il ne s’entendait pas avec Dimitri Payet. « Flo » s’en est expliqué au micro de Zack Nani, sur YouTube et Twitch.

Le chat désirait en savoir plus sur sa relation avec Dimitri Payet… Il a répondu avec franchise. « Je ne veux pas créer de polémique, mais il y a commencé à y avoir un problème entre Payet et Valbuena. Et ça a bifurqué sur moi.« 

« Vous ne voulez pas vous faire de passes ? Je ne vous fais pas de passes. Grosse embrouille entre nous trois, José Anigo nous convoque dans le vestiaire« , raconte Florian Thauvin.

Il poursuit : « C’est simple, je les respecte, mais ils ne me font pas de passes. Alors je ne fais pas de passes… (…) Après on joue à Rennes, Payet peut me décaler, il ne me décale pas. Je l’insulte. Grosse erreur de ma part. A partir de là, relation terminée.« 

Après leurs départs à West Ham et Newcastle, Payet et Thauvin sont de retours à l’OM. Ils reviennent avec plus de maturité. « Ça se passe super bien pendant 1 an 1/2, 2 ans. Les résultats commencent à aller mal… Et vu qu’il y avait ces antécédents, les gens ont recommencé à parler du problème Payet-Thauvin. On est convoqué par Villas-Boas. Je te le jure, il n’y avait aucun problème.« 

Le lendemain d’une défaite, le président Eyraud entre dans le vestiaire, furieux et demande à Payet et Thauvin de s’expliquer. Florian Thauvin ne comprend pas : « Il n’y a rien, c’est vous, à force d’en parler qui êtes en train de le recréer le problème.« 

Dimitri Payet prend par la suite la parole devant tout le vestiaire et ose dire à Florian Thauvin : « De ce que je vois, tu joues pour toi. L’an dernier, t’étais pas là, ça se passait très bien. Cette année, t’es revenu, ça se passe mal. Je ne sais pas si c’est parce que tu es en fin de contrat ou que tu veux retourner en équipe de France… Tu dois respecter l’équipe. »

Florian Thauvin est déçu : « Il m’a mis un coup de couteau dans le dos, devant le vestiaire. Il a saisi la perche tendue pour mettre le problème sur ça. Je lui réponds, ‘je suis heureux d’apprendre que tu as un problème avec moi. Tu m’excuseras, je suis le meilleur passeur et buteur de l’équipe. J’ai jamais vu quelqu’un qui joue pour sa gueule être le meilleur passeur’. À partir de ce moment- là, il restait trois mois de compétition, on ne s’est plus parlé.« 

Il conclut : « Je l’ai recroisé par hasard en 2024 au Grand Prix de Monaco, par hasard, il est venu de lui-même me serrer la main, me dire bonjour. Je pense que c’était sa façon à lui de faire table rase, de se faire pardonner. On fait tous des erreurs dans la vie. On sait qu’avec Dimitri, on ira pas manger tous les jours au restaurant ensemble. Il faut savoir accepter et pardonner.« 

« Rennes m’a pris un petit peu pour un con »… Cet international français l’a mauvaise

Il aurait souhaité un peu plus de respect de la part de son club formateur. Et il le fait savoir. Ce joueur de 34 ans aux 22 sélections chez les Bleus (2010-2012) n’a pas aimé la façon de faire du Stade Rennais.

Passé par la France, la Russie, l’Italie, l’Angleterre ou la Grèce avant de revenir cet été à Caen (Ligue 2), Yann M’Vila s’est confié dans un podcast de Ouest France et Sweet FM au sujet de sa carrière.

Celui qui a passé récemment la barre des 600 matches joués chez les professionnels gardera un « goût d’inachevé » de son parcours en équipe de France.

Au détour de questions sur le Stade rennais, il déballe tout : « 𝗠𝗼𝗶, 𝗥𝗲𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗺’𝗮 𝗽𝗿𝗶𝘀 𝘂𝗻 𝗽𝗲𝘁𝗶𝘁 𝗽𝗲𝘂 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗻. Quand je parle de Rennes, 𝗷𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗹𝗲 𝗮𝘂 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲́. 𝗖𝗮𝗿, 𝗹𝗼𝗿𝘀𝗾𝘂𝗲 𝗷’𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗮 𝗴𝗮𝗹𝗲̀𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗷𝗲 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗮𝗶 𝗱𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝗲́ 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗶𝗱𝗲, 𝗹𝗲 𝗰𝗹𝘂𝗯 𝗻’𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗹𝗮̀.« 

Il poursuit : « J’aurais pu aller à la guerre avec ce club pour partir. 𝗠𝗮𝗶𝘀 𝗷’𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘀 𝗯𝗶𝗲𝗻 𝗲𝘁 𝗽𝗮𝗿 𝗳𝗶𝗱𝗲́𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗷𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝗿𝗲𝘀𝘁𝗲́ (…) Lorsque j’essaie de revenir juste pour m’entraîner avec le club (2015), 𝗼𝗻 𝗺𝗲 𝗿𝗲𝗳𝘂𝘀𝗲 𝘁𝗼𝘂𝘁𝗲𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝘀. 𝗠𝗲̂𝗺𝗲 𝗺’𝗲𝗻𝘁𝗿𝗮𝗶̂𝗻𝗲𝗿 𝗶𝗻𝗱𝗶𝘃𝗶𝗱𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, 𝗰’𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗻𝗼𝗻. J’ai eu 22 sélections en équipe de France en jouant à Rennes, 𝗷𝗲 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗮𝗶 𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝘀𝗶𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗲𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁, 𝗷𝗲 𝗻𝗲 𝘀𝗮𝗶𝘀 𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗽𝗮𝘀 𝘀𝗶 𝗷𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗺𝘂𝗿𝘀.« 

Reste à savoir ce qu’en pense le club, qui ne doit certainement pas proposer la même version des faits.

Obama, Trump, Sarkozy, Mitterrand, De Gaulle… Aujourd’hui, « il n’y a pratiquement plus d’orateurs »

Suite de l’interview de Stéphane André, fondateur de l’école de l’Art Oratoire dans le VIIIe arrondissement de Paris, au sujet des qualités nécessaires pour s’exprimer au public. Via l’analyse de nos dirigeants présents ou passés, d’Emmanuel Macron à Michel Barnier, de Barack Obama à Donald Trump en passant par Mitterrand et De Gaulle. (partie 2/2)

T.V. Avec cette actualité politique très dense depuis plusieurs mois, quelle est la personnalité politique du moment la plus forte en termes d’art oratoire ?

Stéphane André. C’est un désert. Il n’y a pratiquement plus d’orateurs. Aujourd’hui, tout le monde parle. Quand on parle en tant qu’influenceur, on peut parler dans son lit au monde entier. Donc le corps n’a plus besoin de travailler. C’est pour ça qu’il y a ce brouhaha d’Internet où chacun n’est alimenté que via les algorithmes qui lui proposent que ce qu’il a envie d’entendre. Il n’y a plus de leader, parce qu’il n’y a plus d’orateur. Pour moi, un orateur est un leader. Il faudrait que n’importe quel enseignant soit un leader devant sa classe.

T.V. : Vous êtes remonté à Mitterrand, De Gaulle, etc. Est-ce que le dernier grand orateur est un Barack Obama ou un Donald Trump ?

Stéphane André. Barack Obama, oui, Donald Trump, non, c’est une catastrophe. Trump, c’est un Sarkozy multiplié par 10. Nicolas Sarkozy a souvent agressé les journalistes. Trump dix fois plus. Tous les deux montrent une face avant tendue. Donald Trump, son visage, c’est un blindage. Il a ses paupières presque fermées, quand il parle, comme des meurtrières de blockhaus, et son oeil, ce n’est pas un œil curieux du public, un oeil enfantin. Un grand orateur doit avoir un regard d’enfant de 5 ans, regarder son public comme un enfant. Croiser les regards, au hasard. Comme dans un sondage aléatoire, sentir la globalité du public, prendre le pouls. Barack Obama, détente faciale totale. Aucune défense musculaire apparente. Visage totalement détendu. Épaule basse, le bras est bas. Et le regard est sur le public. Ça veut dire, je n’ai pas peur, tout en parlant je vous accueille. Alors que, Manuel Valls, quand il était Premier ministre : raide, avec des « euh » partout. Sarkozy, visage tendu, tics d’épaule, l’est tout autant. Et Trump visage blindé l’est encore plus. Ce sont des chefs. De Gaulle, Mitterrand, Obama étaient des leaders. Le chef s’impose et impose. Le leader s’expose et expose. Mais on s’engagera beaucoup plus pour un leader que pour un chef. Pour un chef, dans l’entreprise et ailleurs, on fait le minimum. Pour avoir la paix. On fait bien la différence dans notre école entre le chef et le leader.

T.V. : Vous dites que « la technique est universelle, le style est toujours individuel »

Stéphane André. Nous faisons éclore des styles. Nous n’enseignons que « le tarmac » de la technique. Si l’élève travaille, son style apparaît. Le style de M. Barnier n’est pas de regarder dans le vide pour trouver ses mots. S’il travaillait la technique, on verrait éclore son style. Mais ce n’est pas ce qu’il donne tous les jours. Le style raconte l’histoire de la personne. C’est vrai pour l’accent marseillais ou l’accent ch’ti. Mais ma façon de parler, ma façon de bouger ou de ne pas bouger devant vous, mon économie de mouvement ou mes intonations, vous racontent en réalité mon histoire. Tout cela vient de tout ce que j’ai vécu, les accidents dans la vie que j’ai eus, si j’ai été un littéraire ou pas, si j’ai fait des études ou pas d’études, etc. La manière dont quelqu’un parle raconte son histoire. C’est son style. Mais ça n’est que la signature qu’il met au bas de l’œuvre artistique, qui est le personnage, l’incarnation de la fonction qu’il a su construire.

T.V. Comment se déroulent vos cours dans votre école ? C’est collectif ou individuel ?

Stéphane André. Il y a des cours particuliers, où l’on reçoit des hommes et des femmes, ça peut être des managers, des consultants, de toute façon des gens qui doivent s’exprimer en public dans le cadre de leur fonction. Pour les politiques, ce sont en général des cours particuliers. En France, les politiques n’aiment pas trop qu’on dise qu’ils prennent des cours pour parler en public. Les Anglais, ça ne les dérange pas. Les enfants anglais font des cours de « debating » dans toutes les écoles. Un politique dira facilement qu’il a un conseiller en communication, qu’Euro RSCG s’occupe de sa communication, qu’il a des gens qui lui rédigent ses discours. Mais il ne dira pas facilement qu’il prend des cours pour bien parler en public. Nous donnons des cours longue durée pour des groupes sur 35 séances, des séances de 2 heures sur une année scolaire. Et il y a des séminaires de 2, 3 ou 4 jours. On y enseigne la base, la technique, que ce soit à des négociateurs, à des managers pour animer des réunions de travail, à des conférenciers pour des grandes réunions, à des commerciaux pour produire des pitchs, etc. Notre technique est très physique, elle s’appuie sur le regard, sur le dos, sur la voix. Je dois théâtraliser. « La vie publique est un théâtre », Shakespeare l’a dit. Chacun joue un rôle, joue la comédie, comme vous dites, mais au sens positif du terme, bien sûr.

T.V. : Avec cette société actuelle, tête baissée sur son smartphone, une notification en balaye une autre, qu’est-ce que ça change ?

Stéphane André. Le fait que le vecteur de communication change, c’est une forme de modernité, mais les grands orateurs passeront toujours, à travers n’importe quel vecteur. Nous, on attend qu’au-dessus de ce brouhaha médiatique, tout d’un coup surgisse encore un orateur. C’est l’espoir que j’aurais pour un Michel Barnier, mais j’ai des doutes. Ce qui est incroyable, c’est que les lois que j’ai mises au point pendant des années ne changent pas avec la technologie d’aujourd’hui. La présence humaine est importante. Peu importe qu’on soit en train de se filmer avec un téléphone, avec une caméra, avec un ordinateur, il faut rester un orateur puisqu’on est en scène. Un conseil idiot, mais tout simple, quand les gens parlent devant leur écran chez eux, ça ce n’est même pas de la technique : mettez votre ordinateur sur une pile de dictionnaires de manière à ce que vous soyez en face de la caméra et que les gens soient en face de vous. Finis les mentons prognathes et les fronts fuyants.

T.V. : Dés que vous voyez quelqu’un, vous jugez son art oratoire ?

Stéphane André. Oui, mais uniquement quelqu’un dans la vie publique. L’art oratoire ne concerne en aucune façon la vie privée. C’est comme au théâtre. Le comédien travaille sur scène pour interpréter quelque chose, mais quand il rentre chez lui, il peut parler différemment. Il peut avoir des tics verbaux en discutant avec un copain. Sur scène, c’est fini. Un orateur, c’est la même chose. Mais quand il est en scène, c’est au titre d’une fonction publique. Il doit donc s’élever au niveau de cette fonction. Les techniques que nous enseignons, je déconseille même à mes élèves de les appliquer en vie privée. Reposez-vous. Et puis, en vie privée, vous êtes entourés de gens qui vous aiment, d’amitié ou d’amour. C’est votre personne qu’ils aiment, et non un personnage.

T.V. : D’autres métiers, comme les enseignants, devraient utiliser vos méthodes ?

Stéphane André. La formation des enseignants, c’est une catastrophe. Les enseignants, aujourd’hui, devant des classes très difficiles, on les emmène au suicide. Non seulement ils sont sous-payés, mais en plus, une classe de 35 élèves, toute une année, garder le respect de toute la classe et emmener tout le monde, c’est une performance sportive absolument incroyable. Il faut avoir un corps en place, il faut recevoir la diversité d’une classe pour faire en sorte que, quand je reçois ça, tout d’un coup, mon cerveau sache calculer le texte qui va convenir au nul, à celui qui n’est pas nul, à celui qui est fils d’immigré, comme celui qui ne l’est pas. C’est ça que doit faire un grand orateur. Toucher tout le monde, en même temps. Il faut gérer trois lignes de façon pertinente : la ligne verbale, la ligne des mots, la ligne tonale, l’enchaînement des tons, la ligne rythmique. Il faut évidemment que ma triple ligne verbale, tonale et rythmique convienne à tout le monde. Un orateur reçoit la complexité d’un public divers, son cerveau en fait la synthèse et son cerveau sait exactement donner à chaque seconde, au bon moment, le bon mot qui conviendra à tous. Toute la question est de saisir à chaque seconde l’état de ce public dans sa globalité. C’est ce que savent faire le bons orateurs. Mais l’art oratoire s’apprend, comme le piano ou la guitare.


Pour lire la partie 1 de l’interview, cliquez ici.


Stéphane André, l’école de l’art oratoire (4 bis, rue de Lord Byron, Paris 8)

Remis en place par Pierre Lees-Melou (Stade Brestois), Daniel Riolo se défend

Une passe d’arme dont raffole les réseaux sociaux. Le virulent journaliste d’RMC, Daniel Riolo, remis en place par le milieu de terrain brestois Pierre Lees-Melou. Après la victoire de Brest face au Havre (2-0), ce week-end, le joueur a pu se présenter devant la presse pour la première fois depuis le mois de mai. Il était écarté des terrains pour cause de blessure au péroné.

D’après Daniel Riolo, Pierre Lees-Melou aurait « un peu traîné des pieds » pour reprendre la compétition avec Brest après sa fracture du péroné en mai. Le brillant milieu de terrain aurait aimé être transféré vers un club plus prestigieux cet été.

Faux, lui répond ouvertement le joueur : « J’ai de bons rapports avec les journalistes, à part un qui a parlé sur moi. Un consultant qui a apparemment une deuxième carrière de chirurgien. Il sait plus de choses que le chirurgien actuel. Je lui demanderai des conseils la prochaine fois. Qu’il me contacte s’il veut des infos au lieu de dire des conneries à l’antenne. Si j’étais absent, c’est uniquement à cause de ma blessure. Il l’a dit au conditionnel, je ne peux pas lui en vouloir. Nous aussi, joueurs, parfois on dit des conneries… Il fait son métier.« 

Interrogé à ce sujet dans l’After d’RMC, lundi soir, Daniel Riolo a réagi à son tour : « Je ne suis pas consultant, je suis journaliste« , clarifie-t-il déjà. Même si le grand public s’y perd complètement désormais…

« Un journaliste ne donne pas qu’un avis, il a également des informations. Non, Monsieur Lees-Melou, je n’ai pas raconté des conneries et je pense que vous auriez pu revenir avant. Ça a été dit par d’autres journalistes. Au-delà de la blessure, le fait de ne pas être parti fait que vous avez un peu traîné des pieds pour revenir. Ce n’est pas une carrière de chirurgien que j’aurais pu entamer mais peut-être de psy ou de préparateur qui fait le lien entre la tête et les jambes. Je veux bien être chambrer sur le fait que je sois un psy de comptoir s’il veut.« 

À vous de juger. Les deux hommes n’auront définitivement pas la même version de l’histoire.


Pour revoir le grand debrief de la 7e journée de Ligue 1, voici le replay du Dèj Foot, l’émission en live streaming chaque midi, animée par le journaliste d’Entrevue, Thibaud Vézirian.

« J’espère qu’il aura l’intelligence… » : Face à Luis Enrique, Margot Dumont n’a « rien à ajouter »

Invitée sur plateau du Canal Football Club quatre jours après les faits pour commenter l’attitude de l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, à son encontre après la victoire d’Arsenal (2-0), en Ligue des Champions, Margot Dumont a tenu à clarifier la situation.

La journaliste de Canal+ enterre la hache de guerre. Une hache qu’elle n’a jamais souhaité déterrer, d’ailleurs. C’est l’attitude surprenante et agaçante de Luis Enrique qui a fait que cette simple interview d’après-match est devenu un débat d’actualité footballistique.

Alors que l’entraîneur parisien a refusé d’analyser la défaite de son équipe, estimant avec condescendance que l’on ne comprendrait pas ses explications, Margot Dumont a dû assumer la séquence dans les médias et sur les réseaux sociax.

Dimanche soir, en direct sur Canal+, elle a confirmé ce que tout le monde pensait : aucun sexisme, juste le sentiment qu’il se croit au-dessus de tout le monde.

En revanche, la journaliste confirme l’analyse de Thibaud Vézirian (Entrevue) dans le Dèj Foot.

Selon elle, Luis Enrique doit « comprendre que nous sommes un trait d’union entre les acteurs et le public. Ne pas répondre, c’est les mépriser, eux aussi. Je trouve cela très dommage. Je voudrais dire une chose également, ça ne va pas m’empêcher de faire mon métier : s’il y a une question tactique à poser la prochaine fois, je la poserai. J’espère qu’il aura l’intelligence d’y répondre

Une réponse a qui a visiblement beaucoup plu aux internautes, qui ont déjà hâte de la revoir en après-match face au coach du Paris-SG.


Luis Enrique aurait-il dû s’excuser, le débat proposé par le journaliste d’Entrevue Thibaud Vézirian dans son émission quotidienne, Le Dèj Foot, à suivre sur Twitch/Kick/X et TikTok.