Le Plan Épargne Retraite (PER) continue de progresser en France. Fin septembre 2024, 11,2 millions de personnes en détenaient un, soit 1,4 million de souscripteurs supplémentaires en un an, selon les chiffres du ministère de l’Économie. Malgré cet engouement, ce produit reste encore majoritairement prisé par les contribuables aisés, attirés par son avantage fiscal.
Créé par la loi Pacte de 2019, le PER permet de déduire les cotisations du revenu imposable, ce qui explique son succès auprès des tranches d’imposition élevées. Résultat : plus de la moitié des souscripteurs appartiennent aux catégories les plus taxées, alors que moins de 20 % des Français sont concernés par ces niveaux d’imposition.
Les encours du PER ont atteint 119 milliards d’euros, une hausse significative mais encore loin derrière l’assurance-vie et ses près de 2 000 milliards d’euros. Son principal frein reste le blocage des fonds jusqu’à la retraite, sauf exceptions (achat immobilier, accident de la vie).
Autre tendance notable : une clientèle de plus en plus jeune. De nombreux actifs, notamment les moins de 40 ans, commencent à s’y intéresser, conscients des incertitudes du système de retraite par répartition. Le développement des solutions digitales a également facilité son accessibilité.
Malgré cette dynamique, le PER reste un produit de niche : seuls 18 à 20 % des salariés y souscrivent, principalement des cadres supérieurs et salariés de grandes entreprises. De plus, son coût pour l’État est estimé à 1,8 milliard d’euros en raison de l’avantage fiscal accordé aux épargnants.
Alors que le rapport de la Cour des comptes sur les retraites est attendu jeudi, le débat sur la capitalisation continue de diviser. Reste à voir si le PER pourra s’imposer comme une véritable alternative à l’assurance-vie et au système de retraite traditionnel.